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Porsche SE aurait cherché à conclure un accord avec Vladimir Poutine pour reconstruire l’industrie automobile russe

le lundi 10 avril 2023
Modifié à
Par Benoit Charette

autoben@videotron.ca

Siegfried Wolf, membre du conseil de surveillance de Porsche SE, le groupe propriétaire de Volkswagen, aurait pris contact avec le président russe Vladimir Poutine dans le but de relancer l'industrie automobile russe en difficulté. Tous les constructeurs ont déserté la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. La Russie dépend largement des voitures chinoises et de vieilles usines pour relancer l’économie automobile.

Volks voit une opportunité

Selon une lettre de trois pages obtenue par le journal allemand Der Spiegel, M. Wolf a proposé un plan visant à utiliser les usines de Volkswagen dont l'entreprise tente de se défaire pour ressusciter la marque automobile russe emblématique, Volga.  Dans cette lettre, M. Wolf suggère que les nouveaux véhicules Volga soient basés sur des modèles Skoda, mais qu'ils soient "complètement redessinés extérieurement" pour intégrer les caractéristiques classiques du design Volga.

Une bonne affaire

La lettre suggère que Wolf cherchait à obtenir de la Russie un investissement de 60 milliards de roubles (735 millions de dollars américains au taux de change actuel) pour le projet. En retour, l'industrie automobile russe, en difficulté depuis les sanctions internationales imposées au pays, bénéficierait d'un nouveau départ. Le prétendu plan de Wolf promettait de créer ou de préserver 12 000 emplois, et Poutine aurait exprimé son soutien à cette idée. Alors que M. Wolf a affirmé avoir un "accord fondamental avec la direction générale de Volkswagen" concernant l'accord proposé pour relancer l'industrie automobile russe, cette affirmation est aujourd'hui remise en question.

Un dossier épineux

Le conseil d'administration de Volkswagen a déclaré qu'il n'avait "aucune connaissance" de la lettre ou de son "contenu irritant". Il a également reconnu que PromAvtoKonsalt, la société de Wolf, l'avait contacté pour tenter de l'acheter, mais qu'au moment où la lettre a été prétendument écrite, aucune promesse n'avait été faite aux vendeurs. Plus tard, le constructeur automobile allemand a déclaré qu'un autre investisseur, le groupe de concessionnaires russes Avilon Automotive, "répondait le mieux possible aux critères définis précédemment". L'allégation selon laquelle un membre du conseil de surveillance de la société propriétaire de Volkswagen s'immisce dans ses transactions en Russie est troublante pour toutes les parties concernées.

Une question d’éthique

Ces derniers mois, Volkswagen a été confronté à des problèmes juridiques en Russie. Depuis le mois de mars, date à laquelle la décision de ne pas vendre à PromAvtoKonsalt a été prise, le constructeur automobile a été poursuivi à deux reprises par GAZ, une entreprise avec laquelle il avait conclu des contrats de construction de nouveaux véhicules en Russie avant l'imposition des sanctions. Ces actions en justice ont eu des conséquences importantes : les actifs russes de VW ont été gelés et l'accord conclu avec Avilon Automotive est désormais compromis.  Dans le même temps, l'équipementier automobile Schaeffler, au conseil d'administration duquel siège également M. Wolf, aurait travaillé avec GAZ depuis mars pour préparer la production automobile, selon Der Spiegel. Schaeffler dément toutefois ces informations.

 

Avec des renseignements de Carscoop

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