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Lock-out à l’entrepôt de Jean Coutu de Varennes: le conflit s’envenime

le lundi 28 septembre 2020
Modifié à 10 h 33 min le 28 septembre 2020

Au moment même où le Québec plonge dans l’insécurité en attendant la deuxième vague de COVID-19, un conflit à l'entrepôt Jean Coutu pourrait compromettre la distribution de médicaments et de produits hygiéniques. Après une grève de 24 heures des syndiqués le 23 septembre, la direction de Metro, propriétaire de l’enseigne Jean Coutu depuis 2018, a pris la décision de mettre ses 680 employés en lock-out pour une durée indéterminée. L’entrepôt situé à Varennes approvisionne en médicaments quelque 400 pharmacies du Québec, du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario. Selon la vice-présidente affaires publiques et communications chez Metro Marie-Claude Bacon, la situation ne va pas générer de pénurie de produits. D'après cette dernière, il était important pour l’entreprise d’agir ainsi alors que la pandémie se poursuit à l’échelle mondiale. «On ne peut pas opérer dans un environnement imprévisible», a-t-elle précisé. Aux yeux de Mme Bacon, sans la grève de mercredi, le lock-out n’aurait pas eu lieu. Lors d’un entretien avec La Relève en juin dernier, la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu-CSN Audrey Benoit avait affirmé que le mandat de grève obtenu par les représentants serait utilisé si les négociations avec l’employeur devaient s’étirer. «Depuis que nous avons quitté Longueuil pour l'entrepôt de Varennes, les relations de travail sont beaucoup moins bonnes. Il y a beaucoup de problématiques, des sentences arbitrales. Notre mandat de grève, c’est important de l’avoir dans notre petite poche arrière. Ça nous permet d'être bien équipé s’il arrive quoi que ce soit durant les négociations.» Rappelons que la convention collective signée par les deux partis est échue depuis le 31 décembre 2019. Les demandes des syndiqués concernent entre autres la sous-traitance pour les chauffeurs, les horaires de travail, l’ancienneté et la formation. Selon les représentants du syndicat, les employés s’inquiètent notamment de voir l’entreprise faire appel au service d’agences de placement. Le tout, depuis l’arrivée du Groupe Brunet au sein de la famille Jean Coutu. Avant le lock-out, les syndiqués avaient déclenché une grève de 24 heures dans l'espoir de faire avancer les négociation. Texte de Steve Martin, Initiative de journalisme local, La Relève