Le gouvernement du Québec a annoncé, le 10 novembre, la création d’Accès entreprise Québec pour renforcer les services d’accompagnement et d’investissement offerts aux entrepreneurs et aux entreprises du Québec et accélérer le développement économique régional. Il s’agit ni plus ni moins du retour des centres de développement local (CLD), afin qu’ils servent de guichet unique vers les services.

Une somme de 97,5 M$ sur cinq ans a été octroyée par le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI). De ce montant, 90 M$ serviront à l’ajout de ressources dans les municipalités régionales de comté (MRC), tandis que 7,5 M$ seront réservés pour améliorer les compétences des ressources, le développement d’outils d’intervention, le maillage et la synergie des interventions entre les régions.

«Le gouvernement du Québec veut s’assurer que les entreprises ont accès à des services d’accompagnement, de capital de croissance et d’investissement de haute qualité comparables d’une région à l’autre et respectueux des spécificités régionales. De plus, l’objectif est d’augmenter le nombre d’entreprises qui réussissent et de faire valoir le rôle de chaque MRC selon une approche complémentaire d’accompagnement et de financement des entreprises avec Investissement Québec régional, national et international», informe le ministère dans un communiqué de presse.

Le gouvernement compte également adapter les fonds locaux d’investissement (FLI) aux nouvelles réalités auxquelles les entrepreneurs et les entreprises sont confrontés et continuer de collaborer avec les MRC afin de compléter le réseau des fonds locaux de solidarité (FLS), le fonds Capital régional et coopératif Desjardins (CRCD) et les autres sources de financement régionales.

«Depuis deux ans, notre gouvernement intensifie ses efforts pour soutenir les écosystèmes économiques régionaux. La création d’Accès entreprise Québec arrive à point: les entreprises en région seront encore mieux dirigées dans leurs démarches de croissance et de diversification», a déclaré Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation.

La coordination d’Accès entreprise Québec sera assurée par le ministère, qui s’adjoindra un comité d’orientation national composé des principaux acteurs du développement économique dans les régions. La mise en œuvre sera réalisée en collaboration avec la Fédération québécoise des municipalités, l’Union des municipalités du Québec et d’autres partenaires.

«Accès entreprise Québec viendra renforcer et bonifier l’accompagnement de proximité et de première ligne des entrepreneurs en leur facilitant l’accès aux services et aux ressources qui sont mis à leur disposition pour réaliser leurs projets d’affaires, a dit Marie-Eve Proulx, ministre déléguée au Développement économique régional. Les entreprises seront davantage outillées pour poursuivre leurs activités et atteindre leur plein potentiel, des conditions essentielles à une croissance économique soutenue des régions, particulièrement en cette période de conjoncture difficile.»

Elle a ajouté: «La vitalité économique d’une région dépend beaucoup de la collaboration et de l’implication accrues des acteurs et des organismes locaux de même que du dynamisme et de la performance de ses entreprises.»

Oui au guichet unique 

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a salué la venue d’Accès entreprise Québec, estimant que ce nouveau joueur permettra d’offrir des services de proximité simplifiés axés sur les besoins des propriétaires d’entreprise. Selon elle, le coût de la paperasserie atteint près de 7 milliards $ au Québec constitue un frein majeur et son poids est inversement proportionnel à la grosseur de l’entreprise.

«Il est près de cinq fois plus lourd à porter pour les entreprises de moins de 5 employés que pour les entreprises de plus de 100 employés. La simplicité, l’accessibilité et l’accompagnement sont donc d’une grande importance pour les PME», a fait valoir la fédération.

«L’annonce d’aujourd’hui est bien reçue, car en misant sur une meilleure prestation de services dans toutes les régions, les propriétaires de PME pourront se retrouver rapidement parmi les programmes disponibles et ils pourront se consacrer à leur entreprise ainsi qu’à la gestion de la crise», a affirmé François Vincent, vice-président Québec à la FCEI.

Relativement à la pandémie, la FCEI recommande de mettre en place les mesures d’améliorations suivantes:

  • Étaler la période de remboursement des programmes de prêts comme le Programme aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises (PAUPME);
  • Alléger la paperasserie pour ceux qui souhaitent faire une demande d’aide;
  • Élargir l’accès à l’Aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM) à d’autres secteurs économiques non visés par les restrictions maximales, mais qui souffrent tout autant des contrecoups de la crise.