Portraits

WR Grace: miser sur les employés et travailler en équipe pour rester compétitifs

le lundi 08 avril 2019
Modifié à 5 h 53 min le 08 avril 2019
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Le succès ne se dément pas pour WR Grace et son usine canadienne située à Salaberry-de-Valleyfield, qui accumule les honneurs. Finaliste aux Mercuriades dans les catégories Accroissement de la productivité et Manufacturiers innovants et récipiendaire de multiples prix pour l’efficacité des employés et l’intégrité en sécurité et en environnement, l’entreprise cherche toujours les moyens pour faire plus et mieux. Au sein de la corporation, l’usine a par ailleurs été désignée site de choix pour les progrès. L’Information d’affaires d’ici s’est entretenu avec la directrice d’usine Geneviève Fortier et le directeur technique Alain Carey. Q Dans quel domaine évolue WR Grace Canada? R (G.F.) Nous produisons des produits chimiques, des additifs et des catalyseurs pour le marché des raffineries. Principalement au Canada, nous produisons des alumines et des zéolithes pour le marché américain. Ce sont des usines sœurs. Nous allons leur envoyer nos produits qui seront mis dans le produit catalyseur. Puis, nous avons une usine qui produit pour les marchés de l’Asie et de l’Europe. Q Vous avez de nombreuses filiales partout à travers le monde? R (G.F.) Notre siège social est situé à Columbia, au Maryland, et c’est une compagnie, une corporation qui évolue au niveau global, sur différents marchés. Nous avons notre technologie, et il y a huit usines du même genre ailleurs dans le monde. Il y a aussi de nombreuses autres usines à travers le monde, qui regroupent 3900 employés. Mais nous sommes véritablement la filiale canadienne de la corporation américaine. Q Est-ce un produit et une production très nichés? R (A.C.) Il n’y a pas beaucoup de concurrence. Il y a trois fabricants de catalyseurs à travers le monde, dont WR Grace. Nous sommes l’un des trois gros joueurs. Ce sont des produits qui servent exclusivement pour le marché du raffinage ou du pétrochimique. Ici, à Valleyfield, nous offrons des produits à plus petits volumes; c’est notre spécialité que nous avons développée au fil des années. Q On parle beaucoup de pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs. Est-ce que cela vous affecte? R (G.F.) Ici, nous avons des employés à l’heure et des salariés, pour un total de 120. Dans les employés à l’heure, nous avons le mécanisme d’un bassin de recrutement. Nos employés temporaires, au fil de temps, vont intégrer notre groupe d’employés temps plein. Et puisque nous avons du roulement, ça nous permet de faire du recrutement. Pour l’instant, nous suivons le rythme. Ça peut prendre un peu plus de temps pour recruter dans les employés salariés; lorsque nous avons des remplacements à faire, nous sentons le marché. Mais c’est le cas aussi avec nos contracteurs; nous sommes tous dans la même situation. Mais étant donné que Valleyfield, comme région industrielle, va très, très bien, on ne sent que le début de la pénurie. On s’attend à sentir petit à petit un peu plus de difficultés à recruter. Q Mais une fois les employés embauchés, on sent qu’ils sont très heureux, qu’ils participent grandement au succès de la compagnie. Peut-on dire qu’ils sont très engagés? R (A.C.) Le taux de roulement est quand même assez faible. On en a qui en sont à 30 ou 31 ans d’ancienneté et ce ne sont pas des exceptions. Il y en qui sont avec l’entreprise depuis 37 ou 38 ans. C’est un de nos avantages; on retient les employés, leurs compétences et c’est un gros plus. Q Y a-t-il des systèmes innovants que vous mettez en place pour activer la productivité? R (G.F.) L’usine est organisée à partir des rencontres quotidiennes avec les employés. Donc, lorsqu’on les rencontre chaque matin, on leur demande comment ça va, quels sont les points en santé et sécurité, environnement qualité, performance de la production. Et à travers ces communications, on va intégrer ce qu’ils nous suggèrent, ce qu’ils voient, ce qu’ils entendent. Pour que nous puissions améliorer, en fin de compte, toute notre production et que nous puissions mettre en application toutes les recommandations qu’ils nous communiquent. L’usine doit se centrer sur la production. Et nous avons une force à Valleyfield qui est reliée à l’innovation. Nous faisons beaucoup d’essais expérimentaux, et le fait que nous en fassions beaucoup sur la technologie du produit nous apporte des connaissances qui sont là, qui sont présentes, et ça se vit au quotidien. Elle s’intègre rapidement et c’est la source des progrès d’intégration des connaissances. Q Ça fait partie de l’essence de l’entreprise? R (A.C.) C’est dans l’ADN de l’entreprise. Ç’a été développé sur des décennies. Cette collaboration entre l’usine de Valleyfield et le centre de recherche à Columbia exerce un rapprochement qui s’est fait depuis longtemps. Nous avons appris à bien livrer pour être un partenaire de confiance pour le centre de recherche. Ça fait en sorte que nous sommes un incontournable maintenant dans les choix de l’entreprise pour développer de nouveaux produits. Par notre flexibilité, par la diversité des équipements et des instruments que nous avons, nous pouvons faire presque tout, rapidement et, en général, assez bien. C’est un bel accomplissement. (G.F.) Et quand les gens de recherche et développement viennent sur le site, ils viennent à Valleyfield parce qu’ils savent que ça va marcher. Ils ont confiance et c’est facile de travailler avec nos gens d’usine, avec nos opérateurs, nos techniciens. C’est facile, ils se sentent en confiance. Et ça représente nos employés, à 100%. Et ça aussi, ça fait partie de notre succès tous les jours.