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Virage au rouge : des pomiculteurs sur le qui-vive
le mercredi 07 octobre 2020
Modifié à 11 h 55 min le 07 octobre 2020

Un texte de Caroline Morneau - Collaboration spéciale de La Terre de chez nous
Avec le passage de plusieurs régions au niveau d’alerte maximal en lien avec la propagation de la COVID-19, les sorties extérieures dans les lieux publics n'y sont pas recommandées. Des propriétaires de vergers doivent donc adapter leurs installations pour contrôler l’achalandage et rassurer leurs clients, alors que la saison d’autocueillette de pommes bat son plein.
«Pour l’instant, on a le droit de rester ouvert au public. On n’a pas reçu d’avis contraire. Mais on met en place de nouvelles mesures de sécurité», confiait à La Terre Lise Breton, pomicultrice à Saint-Georges en Beauce, le 29 septembre.
Depuis qu’elle a appris que sa région passerait au palier rouge, cette dernière suggère fortement aux clients le port du masque sur son site, même à l’extérieur. La semaine dernière, elle envisageait par ailleurs l’embauche de deux employés supplémentaires pour rappeler les règles de distanciation aux visiteurs.
Marc Gibouleau, pomiculteur à Laval, a quant à lui annulé les balades en tracteur sur son site. Il a aussi retiré les tables de pique-nique pour que les clients évitent de se rassembler trop longtemps au même endroit.
«Je reçois des tonnes d’appels de clients qui me demandent si on est ouvert. Oui, on l’est, et l’endroit est sécuritaire. La distanciation physique est facilement applicable dans notre verger, il y a bien assez de place», a-t-il assuré, le 29 septembre.
Du côté de l’île d’Orléans, dans la région de la Capitale-Nationale, Suzanne Gagnon a enlevé les escabeaux sur son site, pour ne pas avoir à les désinfecter continuellement. Les gens sont invités à cueillir les pommes à portée de main ou à apporter leur propre escabeau.
Parés au pire
Au moment de mettre sous presse, la Santé publique autorisait l’autocueillette de pommes dans les vergers de palier rouge, pourvu que les règles de distanciation de deux mètres soient respectées en tout temps entre les personnes de bulles différentes.
Comme les consignes évoluent rapidement, néanmoins, des pomiculteurs craignent l’obligation de fermer leur site et se préparent en conséquence.
«On est prêts à tout. On ne souhaite pas que ça arrive, mais si on se retrouve obligé d’interdire l’autocueillette, on va cueillir plus de pommes pour la vente en kiosque et on va faire des livraisons sur appel», soutient Marc-Antoine Arsenault, pomiculteur à Farnham, en Montérégie.
Lise Breton, en Beauce, se prépare aussi au pire. «Environ 80% de mes pommes sont vendues en autocueillette d’habitude et notre plus grosse fin de semaine, celle de l’Action de grâce, arrive. On va s’adapter si on doit fermer le verger au public, mais on va tout faire pour ne pas que ça arrive», a-t-elle conclu.