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VIDÉOS – Deux restaurateurs de La Prairie font revivre Chez Monique

le vendredi 26 mars 2021
Modifié à 9 h 11 min le 24 mars 2021
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Chez Monique ressuscite. Deux entrepreneurs du domaine de la restauration travaillent à redonner vie à cette institution du boul. Taschereau qu’ils ont achetée en janvier 2020. Les frites et hot-dogs qui y ont été servis depuis 1945 goûteront comme autrefois, promettent-ils, mais dans un décor qui rendra justice à la notoriété de l’un des derniers casse-croûte saisonniers de la région.
Ce ne sera d’ailleurs plus le cas pour bien longtemps, car Tommy Gattuso et Bardya Karbasfrooshan prévoient l’ouvrir désormais à longueur d’année. Ainsi, depuis un mois, les ouvriers s’activent sur le bâtiment pour le rénover en conséquence. Les fenêtres ont été changées et l’isolement a été refait pour que les employés y soient confortables 12 mois par année. Une dizaine d’emplois seront créés, font savoir ceux qui ont investi un peu plus de 500 000$ dans le projet, incluant la rénovation de l’immeuble résidentiel derrière.
«C’est un grand défi, car aux yeux de 95% des gens, Chez Monique est mort.» -Tommy Gattuso
«La date d’ouverture dépendra de l’avancée des travaux, mais ça va super bien à date, font savoir les propriétaires des restaurants Gattuso et Sogen à La Prairie. Il y a encore de l’équipement qui doit arriver et du personnel à embaucher. On ne veut pas ouvrir tant qu’on n’atteindra pas la perfection.» Pour les nouveaux propriétaires, celle-ci devra d’abord se refléter dans la nourriture ayant fait la réputation de Chez Monique. Culinairement parlant, le client sera peu dépaysé, assurent ceux qui souhaitent redonner ses lettres de noblesse à l’établissement.
Projection de la nouvelle mouture de Chez Monique. (Photo gracieuseté)
«Il y a eu plusieurs changements au fil des ans. Nous, on a demandé conseil à l’ancienne propriétaire Monique Leclerc, afin de s’assurer que nous aurons les recettes originales, soit la même sauce, les mêmes patates et saucisses. Tout sera identique à ce qu’on y servait il y a 50 ans», promet M. Karbasfrooshan en pointant le comptoir de commande retapé. Bien qu’il leur soit impossible de les vendre au même prix d’antan, ils affirment que les tarifs seront ceux du marché, «mais pas dix fois plus cher parce que l’apparence de l’établissement a changé». «Notre marque de commerce est le luxe abordable et on le maintiendra ici aussi», assurent-ils. Apprendre de leur expérience En s’affichant avant que le chantier ne soit complété, les deux partenaires d’affaires souhaitent faire taire les rumeurs quant à la possible démolition du bâtiment ou sa fermeture définitive. Ce projet «qui ne sera pas une passe d’argent rapide» aura une pérennité, affirment-ils. «Quand les gens entendent qu’une personne veut rouvrir le Monique, ils disent tout de suite qu’elle va se planter et que ce ne sera pas pareil comme avant, relate M. Gattuso. Mais quand ils apprennent qu’il est repris par des restaurateurs d’expérience de La Prairie, ils ont un peu plus d’espoir de le voir reprendre vie.»  
 
Le restaurant relève du patrimoine, selon les nouveaux propriétaires. (Photo gracieuseté)
Sans prétendre au succès avant même la réouverture, les deux hommes estiment que les dés roulent en leur faveur. «On ne pense pas que ce sera facile, mais on croit quand même qu’on y parviendra avec notre réseau de contacts, notre bassin d’employés et de partenaires, entre autres», souligne M. Karbasfrooshan. Ce dernier et son partenaire ne pouvaient passer à côté de l’occasion de sauver un bâtiment relevant, à leurs yeux, «du patrimoine de la ville». «On s’est envoyé l’offre de vente un peu à la blague, confie M. Gattuso. Mais on a visité le restaurant quand même. Ça nous prenait un nouveau projet et ç’a adonné que c’est Chez Monique.» En raison de la pandémie, les deux entrepreneurs ont préféré ne pas commencer les travaux de rénovation en 2020, ce qui explique pourquoi le commerce n’a pas ouvert ses portes l’été dernier, font-ils savoir. «J’ai eu une belle vie au restaurant» Fille des fondateurs du restaurant Chez Monique dont le casse-croûte porte justement le prénom, Monique Leclerc a tenu le fort de l’établissement jusqu’à sa retraite, il y a près de 15 ans. Peu encline à tomber dans la nostalgie, l’ancienne restauratrice se rappelle néanmoins les belles années où son commerce fermait à l’aube.
Monique Leclerc (Photo Le Reflet – Denis Germain)
«Ah sainte fesse, j’ai vu grandir La Prairie! s’exclame la dame de 79 ans. Autrefois, il y avait des champs autour. Et des hôtels, dont le Boulevard, avec beaucoup de passants. J’ai été élevée dans le restaurant. J’ai eu une belle vie ici.» Celle qui avait donné avant l’entrevue son approbation à la sauce qui sera servie estime que les nouveaux propriétaires «font du très beau travail». «Il n’y avait jamais vraiment eu de rénovations ici», fait remarquer la Laprairienne qui promet d’assister à la réouverture prévue cet été. Trois générations de Leclerc se sont relayés à la tête de l’établissement. Il a été vendu en 2017 à un autre propriétaire, puis à Tommy Gattuso et Bardya Karbasfrooshan en janvier 2020.