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ViDÉOS - La pandémie aura coûté 200 M$ au REM

le vendredi 04 juin 2021
Modifié à 14 h 11 min le 04 juin 2021

Les voitures roulent depuis la fin de 2020 sur le tronçon Rive-Sud. (Photo : Alstom - C. Fleury)

Bien que l’échéancier actualisé du Réseau express métropolitain soit maintenu, avec une ouverture du tronçon Rive-Sud prévue au printemps/été 2022, le modèle financier a bondi de 350 M$, dont 200 M$ consacrés aux mesures prises pour faire face à la COVID-19 ainsi qu’aux impacts de la pandémie sur l’approvisionnement et la main-d’œuvre spécialisée.

Par Geneviève Michaud

C’est ce qu’a expliqué le président et chef de la direction de CDPQ Infra Jean-Marc Arbaud, lors de la mise à jour biannuelle du projet, le 3 juin.

Les autres 150 M$ sont des coûts supplémentaires liés à diverses ententes avec entre autres les municipalités et les compagnies de chemins de fer ainsi qu’à l’optimisation du projet. Une somme encore non déterminée s’ajoutera par ailleurs en raison d’une détonation imprévue dans le tunnel Mont-Royal en juillet 2020 et des travaux supplémentaires et ajustements qui en ont résulté.

Ces coûts supplémentaires seront absorbés à 100% par CDPQ Infra, la filiale de la Caisse de dépôt et placement qui chapeaute le projet du REM, et n’auront donc aucun impact sur les montants versés par les autres parties – le Gouvernement du Québec, la Banque de l’infrastructure du Canada, Hydro-Québec et l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) –, ni sur les paramètres financiers du projet, aujourd’hui évalué à 6,9 G$.

 

 

Les travaux vont bon train

Malgré ces coûts imprévus et alors que le projet se trouve dans sa plus importante année en termes de travaux, CDPQ Infra est confiante et maintient le cap avec son échéancier actualisé.

«On tient un cap qui n’est pas toujours facile, mais je ne suis pas inquiet», a affirmé Jean-Marc Arbaud.

Les trois stations du REM situées sur la Rive-Sud ainsi que le terminus d’autobus sont complétés, ne nécessitant plus que quelques travaux de finition intérieure.

«Les choses avancent très bien», a assuré le vice-président affaires corporatives, développement et stratégie de CDPQ Infra Harout Chitilian, ajoutant que les travaux du Centre de contrôle, également situé à Brossard, sont eux aussi très avancés.

Au total, 10 km de la structure aérienne ont déjà été complétés et 13,7 km de rails installés.

Ailleurs sur le réseau, les travaux se poursuivent également à bonne allure, 9 stations étant partiellement complétées et 11 dont les travaux ont débuté.

«On a 30 grands chantiers qui avancent en parallèle», a imagé M. Chitilian. Plus de 3000 travailleurs et employés s’affairent ainsi sur 67 km de réseau.

 

 

Confiance quant à la fréquentation

CDPQ Infra maintient également ses projections d’achalandage à long terme, et ce, malgré les impacts que la pandémie pourrait avoir sur le monde du travail.

Jean-Marc Arbaud soutient d’abord que le type de service offert par le REM, sa fréquence et ses multiples liaisons avec d’autres modes de transport collectif devraient en assurer la popularité.

«Il ne faut pas non plus oublier que seulement entre 40 et 50% des usagers du transport en commun l’empruntent pour se rendre au travail, a-t-il ajouté. Et les études indiquent que les habitudes de travail risquent de changer pour seulement 20% des travailleurs.»

Un autre élément qui risque d’avoir un impact favorable sur l’achalandage du REM est le nombre de personnes qui s’établiront dans les années à venir à proximité des stations. Les projets de développement immobilier ont en effet explosé depuis la mise en chantier du REM, et ce, tout le long de son tracé, dépassant de beaucoup les hypothèses d’avant-projet de CDPQ Infra.

«Le jour où le chantier a démarré, ç’a cristallisé beaucoup de projets qui étaient dans l’air», soutient M. Arbaud.

Selon les prévisions d’achalandage, 5 ans après sa mise en service, le tronçon de la Rive-Sud du REM devrait accueillir environ 60 000 passagers chaque jour, soit le tiers de l’achalandage de l’ensemble du réseau.
Des tests concluants

Depuis la fin de 2020, plus de 200 heures de tests ont été menées à Brossard sur l’ensemble des composantes du futur réseau et du matériel roulant.

«Quand on commence à voir les trains qui bougent, ça enlève un poids sur les épaules», a affirmé le président et chef de la direction de CDPQ Infra Jean-Marc Arbaud.

Des tests ont été réalisés en chambre climatique, soit entre -38°C et +38°C, avec entre autres des simulations d’enneigements lourds, de pluies verglaçantes, de givre, de glace, de vents violents et de grands écarts de température.

Deux trains de deux voitures ont également parcouru plus de 600 km, à basse et à haute vitesse, permettant de tester l’ensemble des composantes du réseau, dont les portes palières des stations.

CDPQ Infra procédera prochainement à la mise en place d’un carrousel près de la future station Panama afin de simuler les aller-retours en fréquence et accélérer la cadence des tests.


Échéancier

• Antenne Rive-Sud : printemps/été 2022
• Tronçon central : automne 2023
• Antenne l’Anse-à-l’Orme : printemps 2024
• Antenne Deux-Montagnes : automne 2024
• Antenne de l’aéroport : fin 2024