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VIDÉO - Des brasiers pour sauver les récoltes au Vignoble de Pomone

le lundi 22 mai 2023
Modifié à 11 h 18 min le 19 mai 2023
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Le feu est utilisé pour créer la chaleur et la fumée fait en sorte de la garder au niveau du sol, à proximité des plants, des vignes qui ne doivent pas geler. (Photo gracieuseté)

Les agriculteurs du Québec sont sur un pied d’alerte au cours des derniers jours alors que la météo donne du fil à retordre avec les nuits froides et les gels au sol que ça entraîne.

« Ça touche tout le Québec au complet, ici dans le coin, il y en a plusieurs qui sont désespérés. On annonce encore du gel lundi et mardi », désespèrent Sylvie Bissonnette et Sylvain Poirier du Vignoble de Pomone à Coteau-du-lac qui attisent des feux pendant la nuit pour tenter d’empêcher que leurs fraîches plantations ne gèlent avant d’atteindre une certaine taille.

«Ça dépend toujours de l’évolution de la croissance, du développement du bourgeon et des feuilles. Dans ce cas-ci, les feuilles sont fragiles et si on atteint -2,2 degrés, nous pourrions perdre 10 % de la récolte. À -4 degrés, c’est 90 % de la récolte que l’on doit sacrifier. C’est juste impensable», précisent les deux vignerons qui souhaitent un répit après avoir récolté seulement 30 % de la capacité de leurs vignes l’année dernière.

Les feux servent à préserver les bourgeons, les feuilles et le début de la croissance des grappes qui ne sont pas encore matures. (Photo: Journal Saint-François - Yanick Michaud) 

Des techniques et de l’expertise

Membres de la première génération de viticulteurs et de viniculteurs de la Belle province, les propriétaires du vignoble de Coteau-du-Lac apprennent encore.

«Au Québec, on fait du vin depuis seulement 35 ans. Nous sommes encore aux débuts, il faut apprendre et notre expertise vient d’ailleurs, de l’Europe entre autres, où ils ont vécu ces situations et les vivent encore», disent les deux sympathiques agriculteurs qui ont pu embaucher deux jeunes Européens au cours de la saison morte.

Au cours de la dernière semaine, ils ont justement pu compter sur les membres de leur précieuse équipe pour tenter de sauver les vignes qui poussent.

«Il a fait très froid et les tours antigels ne sont pas efficaces parce qu’il n’y a pas de nuage. Nous faisons des feux pour la chaleur en pleine nuit. Le bois fait la braise et les feuilles créent de la fumée qui garde cette chaleur près du sol, des feuilles, des bourgeons», lancent Sylvie Bissonnette et Sylvain Poirier qui n’ont dormi que quelques heures en deux jours.

 

 

Il faut alimenter le feu et ils sont à pied d’œuvre, parfois tôt dans la nuit.

«Habituellement, si nous avons à faire un feu, on commence vers 1 h ou 2 h du matin. Mercredi, ça a commencé vers 23 h», plaident-ils, le visage long en souhaitant que d’ici la pleine lune du 4 juin, la nature soit plus coopérative.

Mais on annonce d’autres gels au sol lundi et mardi. Ils remercient les gens qui ont fourni des palettes de bois ou qui leur ont apporté du bois de chauffage et des sacs de feuilles mortes.

«Les gens sont généreux, mais s’ils en ont encore, nous allons peut-être en avoir besoin», concluent-ils.

La Ville de Coteau-du-Lac a fourni un plein camion de feuilles compactées.

D’autres agriculteurs de la région, dont la Ferme Hubert Sauvé, la Ferme Quinn et le Vignoble Côte de Vaudreuil, entre autres, se retrouvent dans la même situation.