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Une première micro-distillerie à Valleyfield

le mardi 19 février 2019
Modifié à 9 h 27 min le 19 février 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Si l’industrie des spiritueux est bien implantée à Salaberry-de-Valleyfield avec la présence du géant mondial Diageo, rien n’empêchera trois jeunes entrepreneurs de produire leur propre gin à même leur nouvelle micro-distillerie. Nicolas Bériault, Mathieu Caron et Dominic Proulx travaillent à mettre sur pied leur entreprise, Distillerie Trois-Lacs, dans un bâtiment industriel de la rue Andrew, au nord du boul. Mgr-Langlois. Lors de notre visite, le mardi 12 février, ils venaient tout juste d’installer leur alambic, fraîchement arrivé de Chine. « Nous avons-nous-mêmes réalisé la conception de l’alambic et avons travaillé durant plus d’un an avec ce fabricant chinois pour que celui-ci réponde à nos besoins », raconte Nicolas Bériault. Celui-ci s’est même rendu en Chine au cours des dernières semaines pour s’assurer que le résultat final soit fidèle aux plans, avant que les composantes soient livrées par bateau et par train via Vancouver. C’est avec enthousiasme et passion que le trio s’est lancé dans cette aventure, un investissement de quelque 350 000 $, avec l’aide du CLD Beauharnois-Salaberry et de la SADC du Suroît-Sud. « Nous étions tous les trois passionnés par l’industrie des microbrasseries puis nous nous sommes intéressés à la fabrication des spiritueux, avec un intérêt pour tout ce qui touche les produits locaux », raconte Dominic Proulx. « On ressentait une bonne vibe ici à Valleyfield et les autorités se sont montrées accueillantes envers nous », ajoute Mathieu Caron. [caption id="attachment_2260" align="alignnone" width="300"] Les trois jeunes entrepreneurs ont eux-mêmes réalisé la conception de leur alambic. (Photo Pierre Langevin)[/caption] Pourtant, rien ne prédestinait ces trois entrepreneurs à cette industrie. Dominic Proulx possède une formation de frigoriste; c’est lui qui est considéré comme le maître-distillateur au sein du trio. Mathieu Caron est architecte en milieu hospitalier, alors que Nicolas Bériault est diplômé en géomatique et a fait de la gestion de projet dans divers projets de génie civil au Québec et à l’étranger. C’est avec leurs bagages respectifs qu’ils ont décidé de se lancer en affaires, dans un processus par lequel ils doivent nécessairement passer par diverses formalités administratives et répondre aux normes de l’industrie, que ce soit à l’égard de la Régie du Bâtiment, la Régie des Alcools, des Courses et du Jeu (RACJ) ou la Société des Alcools du Québec. Un gin à saveur locale La distillerie Trois-Lacs se consacrera d’abord à la fabrication du gin, avec la volonté de développer un gin « à saveur locale », indique Dominic Proulx, sans toutefois élaborer davantage sur sa recette. À la base, le gin est fabriqué avec un petit fruit, la baie de genièvre, qui est incorporé à de l’alcool de maïs. [caption id="attachment_2261" align="alignnone" width="300"] L’appareillage fait de cuivre et d’acier inoxydable a été fabriqué en Chine. (Photo Pierre Langevin)[/caption] D’ici la fin du printemps, ils comptent procéder à un premier lot de quelque 475 bouteilles, vendues sur place, où se trouvera un espace dégustation. Leur plan de développement mise sur la vente de 10 à 12 000 bouteilles pour une première année, avec une augmentation de 5000 bouteilles par année dans les années suivantes. La Distillerie Trois-Lacs entend surtout développer sa facette marketing en assurant d’abord une solide présence dans divers événements au sein de la communauté campivallensienne. À plus long terme, le trio vise l’élaboration de son propre whisky et étendre la distribution de ses produits à plus grande échelle.