Une entreprise américaine devient actionnaire majoritaire de Vegpro International

Le président et cofondateur de l’entreprise Vegpro International, Gerry Van Winden, annonce son départ à la retraite. C’est l’investisseur américain en biens immobiliers durables Vision Ridge Partners, qui privilégient les investissements dans le secteur de l’agriculture, qui en devient l’actionnaire majoritaire.

Collaboration spéciale - Journal Coup d'oeil

Fondée en 1998, Vegpro Interantional se spécialise dans la culture et l’emballage de jeunes laitues. Il s’agit du plus grand producteur de légumes frais au Canada. L’entreprise exploite des terres agricoles à Sherrington, mais aussi en Floride et en Colombie-Britannique, ce qui lui permet de produire de la laitue 12 mois par année.

Retraite

Les employés ont été informés de la situation le 22 juin. La transaction a été scellée le 30 juin. M. Van Winden, qui était l’actionnaire majoritaire de Vegpro, a donc vendu la majorité de ses parts à Vision Ridge. La valeur de la transaction est de nature privée.

« Je suis rendu à 66 ans, confie-t-il. La COVID m’a amené à faire une réflexion. J’ai travaillé toute ma vie et j’ai des rêves que je veux réaliser. Nous avons décidé, avec ma famille et mes enfants, que c’était le temps. »

L’homme d’affaires évoque aussi les nombreux écueils que l’entreprise a dû affronter au fil des ans.

« Dans cette industrie, on gère crise après crise, dit-il. Nous avons fait face à beaucoup d’enjeux et ça use. Il ne faut pas être trop anxieux pour faire ce travail, mais quand tu te couches le soir, ça te suit et je n’ai plus l’énergie que j’avais à 20 ans. »

Propriété américaine

Pilotée par la Banque Nationale, la recherche d’un nouveau partenaire financier est un processus qui aura duré un an et demi.

« Plus de 50 groupes et entreprises ont signifié leur intérêt, souligne Gerry Van Winden. Pour certains, la transaction était de trop grande ampleur, tandis que d’autres n’aimaient pas ce secteur d’activité. Nous avons gardé quatre finalistes, soit deux entreprises canadiennes, dont une entreprise québécoise, ainsi que deux entreprises américaines. Après, c’est une question de valorisation des actifs qu’ils achètent. Ce n’est pas une petite transaction qui est à la portée de tous. »

Bien que le nouvel actionnaire majoritaire soit américain, le siège social de l’entreprise va demeurer à Sherrington et les emplois seront maintenus, assure M. Van Winden.

« L’équipe de direction reste celle qui était déjà sur place depuis les dernières années, ajoute-t-il. Il va y avoir un conseil d’administration et il est fort possible que j’en fasse partie, pour assurer une période de transition. Je vais continuer d’être disponible.»

Croissance

Vegpro doit constamment innover et investir pour être compétitive, pour croître et pour demeurer le chef de file de son industrie. Par exemple, au cours des dernières années, l’entreprise a agrandi son entrepôt à Sherrington ajoutant une superficie de 85 000 pieds carrés. Elle a également acquis 700 acres de terres en Colombie-Britannique pour y produire de la laitue et y construire une usine d’emballage. Plus récemment, elle a lancé un projet de construction de serres d’une valeur de 55 M$, à Sherrington.

« Les gens de Vision Ridge veulent supporter la croissance de l’entreprise, ajoute M. Van Winden. Toute croissance demande des besoins financiers et ça va être leur rôle. Vegpro est rendu un acteur majeur et dans ce business, tu ne peux pas faire du sur place parce qu’il y a beaucoup de compétition. Nous sommes condamnés à croître. Si tu restes assis, la compétition te dépasse. »

Terres

Une des particularités de cette transaction est le fait que le groupe d’actionnaires qui ont fondé l’entreprise reste propriétaire de toutes les terres agricoles, à -Sherrington, en Floride et en Colombie-Britannique. Elles seront désormais louées à Vegpro.

« Nous demeurons propriétaires de nos actifs et nous allons continuer de participer à des projets de recherche pour minimiser l’impact de l’érosion de nos sols », assure M. Van Winden.

Nouveau président

C’est le cofondateur et aussi actionnaire de Vegpro International, qui occupait jusqu’ici le poste de vice-président aux opérations, Anthony Fantin, qui assumera désormais la présidence de l’entreprise, tout en continuant d’en être actionnaire.

« Le siège social de Vegpro demeure à Sherrington, au Québec, là où tout a commencé il y a 70 ans avec l’installation des frères Van Winden, assure-t-il. À mesure que Vegpro grandira et accédera à de nouveaux marchés, elle continuera à créer des emplois et de la richesse dans les communautés où elle est implantée. »

Vision Ridge Partners

Fondée par Reuben Munger, qui a ensuite été rejoint par ses partenaires Justin -Goerke et George Polk, Vision Ridge gérait environ 2,5 milliards de dollars d’actifs, au 30 juin 2021. Vision Ridge a des bureaux à New York et au Colorado.

« Nous sommes ravis de nous associer à Vegpro, reconnu comme l’un des principaux producteurs de salades prélavées emballées en Amérique du Nord, avec une longue expérience en matière de performances opérationnelles et une culture fondée sur la responsabilité, l’intégrité et la collaboration, déclare Justin Goerke, cofondateur et associé de Vision Ridge Partners. En tant qu’investisseur souhaitant travailler avec des entreprises ayant un impact environnemental fort et positif, Vision Ridge est heureuse de trouver en Vegpro un partenaire partageant les mêmes valeurs. Nous sommes impatients d’aider l’entreprise à tirer parti de son succès de plusieurs décennies et à poursuivre sa croissance stratégique au profit de toutes les parties prenantes de Vegpro, soit ses employés, ses clients, ses fournisseurs et les communautés qu’elle sert. »

Projets

Au cours des prochains mois, Gerry Van Winden sera présent dans l’entreprise pour assurer une transition harmonieuse, mais une fois à la retraite, il entend consacrer son temps à différents projets qui lui tiennent à cœur.

« Nous avons un petit chalet de chasse en Gaspésie que nous allons agrandir, cet été, conclut-il. J’ai aussi une maison en Floride, depuis une dizaine d’années. On y va seulement trois semaines l’hiver. Là, j’ai envie d’en profiter davantage. »