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Un règlement bloque tout projet domiciliaire sur l’ancien golf de Candiac

le mardi 21 juin 2022
Modifié à 14 h 45 min le 21 juin 2022
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

L’ancien golf de Candiac ne pourra pas faire l’objet de changement de zonage ou de construction d’ici 2023. (Photo: Le Reflet - Archives)

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté le 16 juin un Règlement de contrôle intérimaire (RCI) pour protéger temporairement certains sites ayant un fort potentiel de reconversion en espace vert. Parmi ceux-ci figure l’ancien terrain de golf à Candiac.

Ce dernier, ainsi que cinq clubs de golf situés dans le Grand Montréal ne pourront donc pas faire l’objet d’un développement immobilier au moins d’ici 2023. C’est à ce moment que la CMM dévoilera son nouveau Plan d’aménagement et de développement et statuera sur l’avenir définitif des six terrains. À eux seuls, ils totalisent près de 284 hectares, précise l’organisation représentant 82 municipalités.

Le RCI interdit tous changements de zonage, travaux, construction, ouvrages et activités, détaille la Ville de Candiac.

«Quelques exceptions à la règle sont notamment l’exploitation du terrain reliée à la pratique du golf sans construction ou encore, des travaux d’entretien ainsi que des travaux menant à la protection environnementale du milieu comme la restauration écologique, l’élagage d’arbres et l’aménagement faunique pour une espèce indigène», précise la Municipalité par voie de communiqué.

Inspirée par les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la CMM fait valoir qu’un avenir viable n’est possible qu’en préservant 30% à 50% des territoires terrestres, aquatiques et maritimes d’ici 2030. Cette réalité est d’autant plus alarmante qu’il faut désormais agir en milieu urbain, où il ne reste pas assez d’espaces entièrement naturels pour atteindre les cibles».

De plus, elle demande au gouvernement de fournir une aide financière de 100 M$ aux municipalités qui souhaitent acquérir les terrains de golf et croit que ce montant peut provenir du Fonds d’électrification et de changements climatiques créé en 2020.

Pas de géant…

La Ville de Candiac dit accueillir avec la nouvelle avec un «grand enthousiasme».

«Ce RCI est une excellente nouvelle et définitivement un pas de géant pour protéger l’ancien terrain de golf à Candiac, affirme le maire Normand Dyotte. Le conseil municipal a martelé à maintes reprises que le zonage récréatif ne changera pas en plus de sa volonté d’acquérir le site pour le transformer en un immense parc nature lorsque toutes les conditions favorables seront réunies et certes, nous nous alignons dans la bonne voie.»

Parmi les conditions favorables, la Ville rappelle la réforme de la Loi sur l’expropriation. Le premier ministre François Legault a exprimé son intention de la modifier lors des Assises de l’Union des municipalités du Québec, en mai. Dans sa forme actuelle, la loi prévoit que la Ville devrait payer le propriétaire du terrain selon la valeur potentielle du développement immobilier projeté plutôt que la valeur marchande du site.

… ou premier pas ?

De son côté, la Coalition terrains de golf en transition croit que le RCI est un premier pas «reconnaissant le rôle essentiel de ces espaces verts pour la santé publique et la lutte aux changements climatiques». Néanmoins, le regroupement dont la porte-parole réside à Candiac fait remarquer que d’autres terrains de golf ne sont pas inclus dans le règlement, laissant des citoyens «déçus et inquiets».

«Il faudra en faire plus pour atteindre les cibles que la CMM s’est elle-même fixées dans l’actuel Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) et qui devront être rehaussées dans le prochain pour être en accord avec les recommandations des scientifiques de l’Organisation mondiale de la santé et du GIEC», affirme la coalition qui souhaite rencontrer «sans tarder» les élus de la CMM.

Le propriétaire du golf, Groupe BODA, a indiqué au Journal qu’il réagira plus tard.