Trump ou Biden, il faudra bien continuer à commercer avec les États-Unis
[caption id="attachment_2906" align="alignleft" width="236"] René Vézina[/caption] Il reste à peine deux mois avant les élections présidentielles américaines, et même si le candidat démocrate Joe Biden maintient une solide avance dans les sondages, rien n’est encore joué. En 2016, Donald Trump avait déjoué toutes les prévisions en coiffant en bout de piste Hillary Clinton et en portant les républicains au pouvoir – même si elle avait, en fait, obtenu plus de votes que lui. Réussira-t-il encore une fois à remonter la pente? Plus important encore, vu de ce côté-ci de la frontière, quel impact aura l’issue de l’élection sur notre situation à nous? «Quoi qu’il arrive, nous avons tous intérêt à maintenir nos relations commerciales avec les Américains. Notre niveau de vie en dépend». C’est ce que rappelait le 24 août Richard Ouellet, professeur de droit international économique à l’Université Laval et expert reconnu en matière de libre-échange avec les États-Unis. Il participait alors à une conférence virtuelle organisée par la Fédération des Chambres de commerce du Québec, en collaboration avec de nombreuses chambres de commerce des quatre coins du Québec, dont celle de la Montérégie. Les quelque 200 personnes qui se sont inscrites ont également eu l’occasion d’entendre un autre spécialiste de haut niveau, Rafael Jacob, chercheur associé à l’Observatoire sur les États-Unis à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. La grande question: qui va l’emporter? Avec le précédent de 2016, les commentateurs sont demeurés prudents, mais Rafael Jacob a signalé une nette différence avec ce qui est arrivé il y a quatre ans. Il s’agit cette fois moins d’une élection que d’un quasi-référendum, et le taux de désapprobation à l’égard de Donald Trump demeure depuis plusieurs mois au-dessus de 50%. Personne ne peut espérer gagner dans ces conditions. Oui, mais s’il tire in extremis d’autres lapins de son chapeau? En blâmant, tel qu’il l’a fait si souvent, le Canada pour des faiblesses de l’économie américaine et en imposant de nouvelles mesures punitives, comme ses récentes menaces touchant les exportations canadiennes d’aluminium, de manière à séduire une partie de l’électorat? On dit même qu’il pourrait revenir à la charge sur la question du lait et exiger une plus grande part de notre marché pour les producteurs américains malgré la nouvelle entente nord-américaine sur le libre-échange. Heureusement, soulignait Richard Ouellet, le Canada peut compter sur l’appui des milieux d’affaires américains, ainsi que sur celui de la puissante centrale syndicales AFL-CIO. En clair, on veut que les relations commerciales demeurent soutenues et cordiales. Tout le monde y gagne. Et quel que soit le vainqueur à la Maison Blanche, la logique économique devrait finir par prévaloir.