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Trump menace d’alourdir les tarifs automobiles de 25 % contre le Canada

Il y a 3 heures
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Par Benoit Charette

Le président américain Donald Trump a laissé entendre que les droits de douane imposés aux voitures canadiennes pourraient grimper dans un avenir proche, malgré des discussions en cours avec Ottawa sur un éventuel accord. « J’ai imposé des tarifs au Canada, ils paient 25 %, mais cela pourrait augmenter pour les voitures », a déclaré Trump dans le Bureau ovale. « Quand on impose des tarifs, c’est une manière de dire : "On ne veut pas de vos voitures, avec tout le respect." »

Des tarifs déjà en place

Depuis le début du mois, tous les véhicules importés au pays sont frappés d’un tarif de 25 %, sauf ceux couverts par l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC). Seules les pièces de véhicules non américaines sont touchées dans ce cas. Les droits sur ces pièces doivent entrer en vigueur d’ici le 3 mai. Trump a ajouté qu’il ne souhaite plus que le Canada soit impliqué dans l’industrie automobile américaine, l’accusant de lui "voler" des entreprises du secteur.

Une industrie historiquement intégrée

L’industrie automobile nord-américaine est hautement intégrée depuis plus d’un siècle. Les pièces traversent la frontière à plusieurs reprises avant qu’un véhicule ne soit complété. Ford du Canada, fondée à Walkerville en 1904, importait déjà des pièces américaines pour assemblage local. Le Pacte de l’automobile de 1965 a encore renforcé cette collaboration transfrontalière.

L’impact économique des tarifs

Le Center for Automotive Research, basé au Michigan, estime que les tarifs entraîneront des coûts supplémentaires de 107,7 milliards USD pour les constructeurs américains, dont 41,9 milliards USD pour les trois grands de Detroit : Ford, GM et Chrysler (Stellantis).

Malgré les pressions de l'industrie, Trump reste inflexible : il veut un rapatriement complet de la production automobile aux États-Unis.

Les contre-mesures canadiennes

Le Canada a réagi en ajustant ses contre-tarifs : les constructeurs qui maintiennent leur production au pays peuvent importer un certain nombre de véhicules assemblés aux États-Unis sans être frappés par les droits de rétorsion. Toutefois, ce quota diminue si les investissements ou la production au Canada reculent. Depuis sa réélection, Trump cible régulièrement le Canada : 25 % sur l’aluminium, l’acier, et même des tarifs liés au fentanyl. Une guerre commerciale mondiale qu’il qualifie de "réciproque", avec une trêve partielle de 90 jours pour certains pays, mais pas pour tous.

Un accord en vue ?

Interrogé sur l’élection canadienne à venir, Trump a préféré ne pas commenter, mais a souligné ses bonnes discussions avec le premier ministre Mark Carney. « Il a été très gentil, je dois le dire. Nous avons eu quelques très bonnes conversations. » Selon Carney, Trump aurait accepté d’envisager un nouvel accord économique et sécuritaire après les élections. Mais Trump, fidèle à son style provocateur, a conclu : « On travaille bien avec le Canada. On n’a besoin de rien de leur part. On pourrait les annexer comme un État américain. On verra bien. »

Avec des renseignements d'Automotive News Canada

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