Une tourmente pas si anormale

Les variations font partie d'un marché normal, mais avec les médias qui scrutent la situation de près, les citoyens sont plus facilement alarmés. (Photo - Unsplash)
D’une journée à l’autre les choses bougent rapidement en matière de guerre commerciale entre les États-Unis et le reste du monde, mais sur le plan des marchés boursiers, même si on en parle plus, il règne une certaine normalité.
«Primo, il faut réaliser que ça fait partie d’un marché normal ces variations. C’est la nature des choses. Depuis 1980, le recul moyen est de 15 à 16 % et c’est normal», explique Jean-René Ouellet gestionnaire de portefeuille et stratège d’investissement au Mouvement Desjardins. Pour lui, qui évolue quotidiennement dans ce marché, il n’y a pas lieu de paniquer. «Je calculais que de 2008 à aujourd’hui, on n’en a pas eu cinq, ni dix, des reculs comme ceux-là, on en a eu 15. Moi je dis que ce ne sont pas des moments qu’il fait craindre, mais il s’agit plutôt d’aller chercher des opportunités. Si un jour tu vas à la SAQ et que ta bouteille de vin est 20 $. Tu retournes le lendemain et elle coûte 15 $ en spécial, elle ne sera pas moins bonne, c’est juste une opportunité que tu saisis de la payer moins chère», image-t-il.
Une frénésie
Jean-René Ouellet parle rarement aux journalistes quand les choses vont bien. «Tu m’appelles pas quand tout roule, on se parle quand les choses semblent aller mal, en bourse, les gens ont des schémas de pensées différents. Mais rappelons-nous que les deux meilleures journées des 20 dernières années sont survenues en octobre 2008 alors que tout était catastrophique. Les meilleures journées suivent les pires», plaide celui qui suggère pourtant de rester prudent.
«C’est un peu spécial ce qui s’opère, tout ceci étant dit. On veut rester prudents parce que les hostilités avec la Chine sont bien lancées. Ce n’est pas le moment de faire preuve d’excès. L’idée est de ne pas paniquer et dans le doute, on va chercher des conseils, on consulte», suggère en terminant le gestionnaire de portefeuille au milieu d’un moment houleux entretenu par les changements de direction du président du pays le plus puissant de la planète.