Actualités

Signé Local : une ferveur pour l’achat local avant même la menace de tarifs

Il y a 5 heures
Modifié à 16 h 13 min le 07 février 2025
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Dawei Ding est plus que convaincu des bienfaits d’acheter au Québec. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

Moutarde, ketchup, vinaigrette, gel douche. Dawei Ding ne compte plus tous les produits du Québec qu’il possède chez lui. Dans son cas, on peut parler d’un cordonnier bien chaussé. Président chez Signé Local, l’entrepreneur est ravi de l’élan pour l’achat local qui fait suite aux menaces de tarifs douaniers américains.

C’est au cœur du Quartier DIX30 à Brossard, dans la plus grande des quatre succursales de Signé Local, que Dawei Ding donne rendez-vous au Journal pour parler d’achat local.

D’entrée de jeu, on constate que cet ancien avocat a choisi le bon domaine.

«J’ai un bac en économie, alors je vois parfois les choses au niveau macro. Et pour moi, l’achat local, c’est le geste le plus concret qu’on peut poser pour contribuer à l’économie», lance-t-il avec confiance.

«Un dollar qui est dépensé ici va au propriétaire ici, et le propriétaire va prendre l’argent, peut-être aller à l’épicerie acheter des œufs, après ça va aller au fermier. C’est facile de concevoir comment l’argent peut circuler rapidement plusieurs fois dans l’économie», poursuit le Brossardois d’origine.

Une mode, l’achat local?

N’empêche, ce n’est pas la première fois que l’achat local est sur toutes les lèvres. La pandémie avait également donné un sacré bon coup de main à Signé Local.

Mais pour Dawei Ding, il faut voir le verre à moitié vide pour parler de mode ou de cycle.

«Nous, on le voit dans nos chiffres. On a eu notre meilleure année en 2024 et en novembre, en décembre, personne ne parlait de tarifs. Même quand la pandémie a terminé, que le discours sur l’achat local s’est un peu dilué, nos chiffres ont continué à augmenter», explique-t-il.

Plutôt, l’entrepreneur voit ces événements comme un élan pour l’achat local.

«Après, tu vas perdre peut-être 70% de ce monde. Les taux d’intérêt montent, l’économie est difficile, pour leur portefeuille, ils vont essayer d’acheter le plus cheap qu’ils peuvent sur Amazon. Et c’est correct, respect à ça! Mais on a toujours un groupe de gens qui restent après», assure-t-il.

Incomparable

Outre les avantages pour l’économie, les produits locaux sont simplement meilleurs, croit Dawei Ding.

«Juste le ketchup qu’on a ici, je l’ai maintenant dans mon frigo et c’est incomparable! Les épices viennent de la Gaspésie, la production est dans le Bas-Saint-Laurent. Après tu goûtes les autres et tu dis : ça goûte la production de masse!» donne-t-il en exemple.

«Et évidemment ça n’a pas parcouru 6000 km dans 16 formes de transport pour arriver ici», ajoute-t-il.

Celui-ci estime par ailleurs important d’avoir une place pour l’achat local au Quartier DIX30, aux Promenades Saint-Bruno, au centre-ville de Montréal. D’amener l’achat local «dans la face» des gens.

«Parfois les fournisseurs nous disent : vous êtes fou de vous mettre dans des gros centres comme ça! Mais nous c’est notre vision. L’achat local, il faut l’amener au grand public. C’est ici que je fais mon pignon sur rue, parce que je pense que l’achat local a sa place ici!» soutient l’entrepreneur.

 

Signé Local tient à ses succursales dans des endroits très achalandés comme le Quartier DIX30. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

 

D’avocats à entrepreneurs

Signé Local a été fondé en 2015 par un couple d’Hemmingford, Vanessa Lachance et Maxime Tremblay.

En 2022, l’entreprise a été vendue à trois anciens avocats, dont Dawei Ding.

«On faisait des heures de fou dans des grands bureaux et on cherchait déjà quelque chose à acquérir depuis un an. Quand on a vu Signé Local on a dit : c’est le bon moment, ça rejoint notre vision. On est les trois pro Québec, pro économie. C’était le cheval parfait pour le faire grandir et l’amener à un autre niveau», explique-t-il.

Et on peut dire qu’il ne manque pas d’ambitions.

«Oui, l’achat local se porte bien, mais il pourrait se porter encore mieux, il y a beaucoup de terrain à gagner. Si on compare juste ici au DIX30, moi je veux que Signé Local fasse le même chiffre d’affaires qu’Apple!» déclare-t-il.

 

À LIRE ÉGALEMENT : Saint-Lambert : quand les commerçants veulent redonner le goût de l’achat local

 

Dernières nouvelles