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Salon de l’auto de Montréal 2025 : Pourquoi ce nouveau logo ?

Il y a 7 heures
Modifié à
Par Luc Gagné

Du 17 au 26 janvier, le Palais des congrès de Montréal s’animera au rythme de l’automobile alors qu’une trentaine de marques présenteront leurs modèles au 80e Salon de l’auto de Montréal.

Parmi celles-ci, on en dénombre deux, Lucid et Polestar, qui en sont à leur première présence au salon. De plus, presque une dizaine d’autres marques font un retour après avoir boudé l’événement au cours des dernières années passées. Il s’agit de Mercedes-Benz, Subaru, Volvo et des marques de Stellantis : Chrysler, Dodge, Jeep, Ram, Fiat et Alfa Romeo. Par contre, à la dernière seconde, Genesis a annoncé qu’elle se désistait et qu’elle sera également absente du Salon de Toronto, preuve que la fidélité des constructeurs ne tient qu’à un fil.

Depuis un peu plus d’une semaine, des publicités diffusées dans tous les médias nous rappellent l’imminence de l’ouverture de cet événement. Ces messages misent notamment sur une image de marque renouvelée avec un logo tout neuf qui domine; un « A » stylisé accompagné d’un nom abrégé : Salon auto MTL.

Pourquoi adopter ce logo et cette nouvelle appellation pour cet un événement bien connu ? Dans une entrevue exclusive, Denis Dessureault, le vice-président exécutif de la Corporation des concessionnaires automobiles de Montréal et du Salon de l’auto de Montréal, répond à cette question… et à quelques autres !

Nouveau logo, nouveau nom

Luc Gagné — Le Salon international de l’auto de Montréal existe-t-il toujours ?

Denis Dessureault — L’entité commerciale « Salon international de l’auto de Montréal » existe toujours pour l’entreprise, mais pour l’événement, on a retiré le mot « international ». Ça devient simplement : Salon de l’auto de Montréal.

Quand le salon a été créé, en 1969, on jumelait les grandes marques américaines à des marques japonaises et européennes. À l’époque, à Montréal, c’était nouveau et cette mixité justifiait qu’on parle d’un salon international. Mais aujourd’hui, avec la mondialisation de l’industrie, l’usage de ce qualificatif n’est vraiment plus nécessaire.

Et puis, avec ce changement, on pense aller chercher une nouvelle clientèle. Car, à l’ère des réseaux sociaux, où il n’y a plus beaucoup de place pour écrire les messages, un nom plus court c’est mieux.

Quant au logo, le « A » qui évoque le mot auto, en 3D et avec l'effet de chrome, c’est vraiment un beau. Après deux, trois éditions du salon, les gens vont le reconnaître. Ça va devenir notre marque de commerce pour les prochaines années.

Des marques qui reviennent

LG — Pourquoi ne pas avoir profité de l’occasion pour adopter une appellation d’un genre nouveau comme Auto Fest, Salon de la mobilité, Auto Expo, etc. ?

DD — Des focus group nous ont démontré qu’on ne pouvait pas changer le nom, au-delà du mot international. Parmi le grand public, on a une reconnaissance instantanée de 91 % ! Ce serait comme si Coca-Cola changeait de nom !

Cela ne nous empêche pas de vouloir présenter tout ce qui est disponible sur le marché. Malheureusement, depuis la pandémie, aucun salon au monde n’a réussi à rassembler tous les joueurs de l’industrie comme avant. Malgré tout, on se réjouit d’accueillir cette année six constructeurs qui reviennent.

LG — Qu’est-ce qui incite les constructeurs à revenir ?

DD — On ne se le cachera pas, les cours de nos concessionnaires se sont remplies de nouveaux véhicules. Alors, ils ont besoin de visibilité pour les montrer.

Et puis la recette qui mise uniquement sur les réseaux sociaux pour les vendre, en pensant que tout cela va se faire tout seul, ça pouvait fonctionner pendant la pandémie. Mais aujourd’hui, avec les taux d’intérêt qui augmentent et les inventaires qui se gonflent, ça ne suffit plus.

Lorsqu’on parle aux constructeurs qui ne viennent pas au salon, on leur demande comment ils expliquent qu’ils laissent leurs compétiteurs montrer leurs produits à nos 170 000 visiteurs, en sachant qu’entre 35 et 40 pour-cent d’entre eux ont amorcé un processus d’achat. C’est quand même beaucoup de gens qui pourraient voir leurs véhicules et « passer de leur côté ».

LG — À ce sujet, vous m’aviez expliqué qu’un sondage réalisé après le salon, l’année dernière, démontrait que des consommateurs intéressés aux produits Honda, marque qui était absente, avaient changé leurs intentions d’achats après avoir vu les produits de Hyundai et GM. Avec le retour de Mercedes-Benz au salon, cette année, pensiez-vous aussi assister au retour de BMW et d’Audi ?

DD — À notre grande surprise, ils ont dit non. Par contre, ils seront au Salon du véhicule électrique de Montréal (SVÉM).

SVÉM, un deuxième salon en mai

LG — Avec un marché qui compte de plus en plus de véhicules électriques (VÉ) et électrifiés (hybride non branchable et hybrides branchables), cet autre salon a-t-il toujours sa raison d’être ?

DD — Absolument ! Ce sera le deuxième salon de l’auto que notre équipe va organiser cette année. Rappelons que le SVÉM a été racheté par le Salon de l’auto de Montréal en juillet 2024. Or, on tient à le faire malgré les incertitudes actuelles entourant l’électrification des transports, car les VÉ attirent une clientèle différente, tant pour ce qui est des visiteurs que des exposants.

Parmi les visiteurs, il y a les « électromobilistes », ceux qui ne veulent voir que des « batteries à quatre roues », pour reprendre l’expression d’un visiteur, et il y a les consommateurs qui envisagent d’acheter leur premier VÉ.

Et puis, du côté des constructeurs, il y a ceux qui ne veulent pousser que leurs modèles électriques. On le voit avec BMW et Audi. De plus, pour les constructeurs, le fait d’avoir une exposition qui ne dure que 3 jours plutôt que 10, c’est également très important. C’est moins coûteux et, puisqu’on montre moins de véhicules, ça représente moins de transport et moins de logistique.

Voilà pourquoi on a décidé d’aller de l’avant avec le SVÉM, pour les deux prochaines années du moins.

LG — Est-ce que cela pourrait durer plus longtemps ?

DD — On sait qu’environ 80 % des véhicules qui seront exposés au Salon de l’auto de Montréal seront électrifiés (électriques ou hybrides). Alors, par la force des choses, cet événement-là va éventuellement devenir un « salon tout électrique ».

LG — En 2025, le SVÉM déménage, n’est-ce pas ?

DD — Oui. Il aura lieu au Stade IGA, au Parc Jarry, le premier week-end de mai : les 2, 3 et 4 mai 2025. On ne change pas la recette. Comme l’année dernière, il y aura des VÉ et des exposants de produits et services connexes (accessoires, électriciens spécialisés, bornes, vélos électriques et trottinettes, etc.). Ça, c’est de la valeur ajoutée !

Lorsqu’on a annoncé ces dates, certaines personnes croyaient que cette exposition aurait lieu à l’extérieur. Absolument pas ! Avec 20 terrains intérieurs et 70 000 pi ca qu’on peut utiliser, il va y avoir assez de place pour présenter le salon à l’abri des intempéries.

De plus, avec trois stations de métro autour du parc Jarry, ce sera facile d’accès. Enfin, les installations du Stade IGA offrent de la place en masse pour garer les véhicules qui serviront aux essais routiers.

Un incontournable : les essais de VÉ

LG — Au sujet des essais routiers de VÉ, Jesse Caron, porte-parole de CAA-Québec, votre partenaire pour cette même initiative organisée dans le cadre du Salon de l’auto de Montréal, nous a confirmé qu’il y aura encore plus de modèles disponibles au Palais des congrès cette année : 28 modèles différents comparativement à 16, l’année dernière. Ces essais sont-ils encore si nécessaires ?

DD — Si l’on considère qu’environ 3 000 personnes (de mémoire) profitent de ces essais parmi nos 170 000 visiteurs, cela représente un faible pourcentage de participation. Mais, pour les constructeurs, les essais de VÉ sont très importants.

Pour eux, c’est souvent l’occasion d’asseoir un consommateur dans un VÉ et de lui offrir une expérience de conduite pour la première fois. C’est un moment crucial qui le rassure et l’inciter à aller plus loin dans son processus d’achat.

Au cours des dernières années, les inventaires de VÉ étaient très limités. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Voilà pourquoi cette initiative est d’autant plus importante.

Le Salon de l’auto de Montréal s’offre un Sommet

LG — Ces essais constituent en quelque sorte un « événement dans l’événement », au même titre que le gala Avant-première-bénéfice, le retour de la collection de Ferrari de Luc Poirier, les séances de dédicaces de personnalités du petit écran et de la course (Karine Vanasse, Mariloup Wolfe, Marc Dupré et Valérie Limoges) et même la présence du club Tesla Québec. Mais la CCAM prépare autre chose de nouveau et de gros cette année, n’est-ce pas ?

DD — Il s’agit du Sommet de la CCAM, un événement qui s’adresse principalement aux concessionnaires, qui aura lieu à l’hôtel InterContinental, le mercredi 15 janvier. On va y traiter de divers sujets touchant leur quotidien et les dernières tendances de l’industrie.

Le Français Thomas Chieux, fondateur de TCG Conseil, une société d’études spécialisée dans la distribution automobile, sera le conférencier-vedette de cet événement. Il parlera notamment de la transition du marché automobile vers les véhicules électriques et comment cela change la façon de travailler pour un concessionnaire.

On va avoir des panels de concessionnaires pour discuter de la loi 30 et de ce qui va changer au niveau du F&I. Il va y avoir des mises à jour sur certains dossiers de la CCAQ et de la CADA. Bref, ça va ressembler au Sommet de la CADA, qui a lieu dans le cadre du Salon de Toronto, mais avec du contenu francophone.

Cet événement fait partie de la planification stratégique entamée l’année dernière et qui vise à rapprocher la CCAM des concessionnaires en offrant des événements pertinents destinés à les aider. On a créé un happening plus business (B-to-B) en espérant que ça va faire « des p’tits » !

Photos : CCAM, TCG Conseil, Groupe Park Avenue et Luc Gagné

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