Développement

Saint-Bruno: «On n’a rien sacrifié au démon de l’attrait du développement économique à tout prix» - Martin Murray

le vendredi 06 avril 2018
Modifié à 0 h 00 min le 06 avril 2018
ÉCONOMIE. En adoptant son plan d’urbanisme révisé en décembre, Saint-Bruno-de-Montarville s’est dotée d’une vision 2020-2035. La municipalité avait volontairement ralenti le développement au cours des dernières années afin d’établir un tour d’horizon et se fixer des objectifs. Selon le maire Martin Murray, la municipalité a hérité de la vision mise de l’avant par le maire Gérard Filion au début des 1960. Saint-Bruno-de-Montarville a fait partie des premières villes à se doter d’un plan d’urbanisme. «Il y avait une effervescence du développement et on a cru bon avoir une vision qui permette d’éviter qu’on se développe de n’importe quelle façon. Après coup, on se rend compte que les résultats sont au rendez-vous», relate M. Murray. Il y a deux ans, il restait encore 175 hectares disponibles dans le parc industriel. Un chiffre qui tend à diminuer puisque depuis janvier, trois promesses d’achat de terrains ont été conclues, s’ajoutant aux deux signées en 2017. Pas d’entrepôts Dans le parc d’affaires Gérard-Filion, des terrains ont été vendus à cinq entreprises, dont Stelpro, qui a décidé de s’agrandir.  Dans le secteur de l’écoparc, quatre nouvelles entreprises s’implanteront dans un horizon de deux ans. Martin Murray souligne que ces entreprises sont issues de différents domaines. «On préfère une diversité d’entreprises. Pour ceux qui nous accusaient de ralentir le développement du parc, on répond que c’est un choix. Si on avait ouvert la vanne, avec la proximité de la 30, ce serait plein d’entrepôts.» Et les entrepôts – grands consommateurs d’espaces – ne font pas partie de la vocation du parc. «Les immenses espaces de stationnement, on n’y est pas forcément allergique, mais on essaie d’avoir un souci plus environnemental», nuance le maire. Le développement résidentiel est aussi en essor à Saint-Bruno. En plus d’un projet de 3500 unités pour lequel beaucoup de détails restent à ficeler, un autre de 1500 logements (et d’une valeur de 400 à 500 M$) situé derrière les Promenades St-Bruno «devrait décoller incessamment», confirme-t-il. Saint-Bruno-de Montarville entend également développer le secteur du rang des 25, voué à devenir un pôle «agro-récréo-biologique», notamment avec la future station thermale, à proximité du parc national et de la station de ski. Avec l’Institut de recherche en développement agroalimentaire et la présence d’agriculture urbaine, la Ville espère remettre cette agriculture au service de la communauté. Elle est d’ailleurs l’une des premières municipalités à avoir adopté une politique de ville nourricière. Centre-ville villageois La révision du plan d’urbanisme a été l’occasion de réfléchir à la vision du centre-ville, misant sur la densification et la diversification. L’objectif est également de ramener les résidents au centre-ville. La priorité sera accordée à la sécurité et la conception d’un environnement invitant pour les piétons. En deuxième viennent les cyclistes. «L’automobile sera tolérée, mais dans un contexte où il n’est pas le premier.» «On veut conserver le caractère villageois, insiste M. Murray. Il n’y aura pas de tours de 42 étages. C’est important de garder l’aspect humain et convivial.» [caption id="attachment_48521" align="alignnone" width="521"] Martin Murray[/caption]