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Rentrée parlementaire à Québec: priorité à la pénurie de main-d'œuvre

le mardi 05 février 2019
Modifié à 11 h 56 min le 05 février 2019
En cette journée de rentrée parlementaire à Québec, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) souhaite que l'ensemble des élus collaborent à la mise en place de solutions rapides pour contrer la pénurie de main-d'œuvre. «Il y a actuellement près de 118 000 postes vacants au Québec, rappelle la vice-présidente principale et porte-parole de la FCEI Martine Hébert. Le problème de pénurie de main-d'œuvre, c'est aujourd'hui que les entreprises le vivent dans plusieurs régions du Québec. Les conséquences sont importantes et bien concrètes: près d'une PME sur deux (47%) affirme avoir perdu des ventes ou des contrats par manque d'employés et plus de quatre sur dix (42%) ont dû annuler ou reporter des projets d'affaires. Il est donc important de mettre en place des mesures à court terme pour soutenir nos PME face à ce problème et nous comptons sur l'ensemble des élus pour collaborer avec le gouvernement en la matière.» La FCEI recommande notamment la mise en place des initiatives suivantes:
  • Assurer un accueil plus important et plus rapide de travailleurs étrangers temporaires (projets pilotes au MIDI et Programme travailleurs étrangers temporaires) en attendant la mise en place de solutions permanentes.
  • Mieux arrimer le profil des travailleurs immigrants aux besoins du marché du travail.
  • Soutenir l'automatisation dans les secteurs où cela est possible.
  • Rendre la fiscalité plus avantageuse pour les travailleurs effectuant des heures supplémentaires ou cumulant des emplois (ex.: défiscaliser les heures supplémentaires, harmoniser les seuils d'exemption entre les régimes, etc.).
  • Bonifier les mesures fiscales pour les travailleurs expérimentés (hausser les seuils de revenus autorisés à la RRQ, bonifier le régime pour retraites plus tardives, augmenter les aides fiscales actuelles, etc.).
  • Renforcer la compétitivité et la marge de manœuvre des PME par une accélération des baisses d'impôt et des cotisations au Fonds des services de santé (FSS).
Plus qu'une simple question de salaire ou d'automatisation La FCEI profite aussi de l'occasion pour rappeler que les solutions à la pénurie de main-d'œuvre sont multiples et que la solution prônée par certains groupes de pression disant qu'il suffirait d'augmenter les salaires pour résoudre le problème est simpliste. «Ce que j'entends des entrepreneurs, c'est qu'ils ont grandement bonifié les conditions de rémunération dans leur PME et que, malgré cela, il n'y en a pas de candidats pour les postes qu'ils ont à pourvoir, indique Martine Hébert. La source du problème est notamment liée à une réalité démographique et économique complexe, qui commande des solutions multiples. Ce serait trop beau si le problème pouvait disparaitre comme par magie parce qu'on a augmenté les salaires. Malheureusement, cela ne fera pas apparaître des gens dans les régions et ne donnera pas plus le goût à quelqu'un qui a un diplôme universitaire d'aller travailler à récolter des fraises ou comme aide-cuisinier.» Même scénario du côté de l'automatisation. «Ce ne sont pas toutes les fonctions qui peuvent être automatisées, ajoute Martine Hébert. Il n'existe pas encore de robot pour faire les chambres dans un hôtel. À cela, il faut aussi ajouter que l'automatisation peut nécessiter des investissements importants, qui ne sont pas à la portée de toutes les entreprises. Il faut donc préserver la survie de ces emplois moins qualifiés qui, rappelons-le, servent aussi à assurer le maintien d'emplois plus qualifiés. Nous offrons d'ailleurs toute notre collaboration au gouvernement en la matière.» (Source: FCEI)