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REM : cherchez l'erreur !

le mercredi 23 décembre 2020
Modifié à 11 h 17 min le 18 décembre 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

  [caption id="attachment_2906" align="alignleft" width="281"] René Vézina[/caption] C’est une nouvelle réjouissante, mais pas pour tous. Le gouvernement Legault, avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, vient d’annoncer une expansion majeure du Réseau électrique métropolitain (REM). Deux nouveaux tronçons pourraient ainsi relier jusqu’au centre-ville, vers 2029, des secteurs métropolitains moins bien desservis par le transport en commun, l’est et nord-est de l’île de Montréal, au prix de gigantesques chantiers et d’un budget non moins gigantesque de 10 milliards de dollars, avec des trains aux deux ou quatre minutes aux heures de pointe. Fabuleux! J’entends déjà les usagers applaudir… et les élus de la Montérégie grincer des dents. Il y a peine deux mois, je faisais état du ressentiment des élus de Châteauguay qui se disaient laissés-pour-compte dans les projets d’extension des réseaux des transport en commun dans la grande région de Montréal. On évoquait alors le prolongement de ligne jaune du métro au cœur de Longueuil, puis celui du REM vers l’est de l’Île. Restait le sud-ouest, mais des annonces pourraient suivre, disait-on. Si vous regardez la carte de l’agglomération après ce qui vient d’être dévoilé, les progrès seront immenses. En matière de desserte de transport collectif – un élément essentiel pour le développement socio-économique –, le grand Montréal est à la veille de rattraper son retard et de rejoindre le club des cités internationales dotées d’infrastructures modernes. Il ne reste qu’une seule faille: le sud-ouest. Et le pont Mercier actuel est en survie – il ne faut pas l’oublier – même si Québec a décidé de différer des travaux prévus dans la loi 66 sur l’accélération de grands projets. Il en faisait partie. Mais ce n’est que partie remise. Le cauchemar est remis à plus tard. Alors voici le tableau. À Brossard, les cônes oranges devraient disparaître d’ici 6 à 12 mois. Le REM devrait alors permettre de rejoindre la station Panama au centre-ville en 10 minutes. Il faut régler le contentieux entourant la liaison avec l’aéroport Trudeau, mais les travaux vers l’ouest et le nord-ouest de l’Île se poursuivent. Ils devraient être complétés en 2024… si tout va bien. Quand même. Tous les points cardinaux seront alors bien couverts, sauf cette désagréable omission pour le sud-ouest de la Montérégie. Au Québec, il fut un temps où on se faisait élire en promettant de faire paver une route en gravier. Les prochaines élections provinciales auront lieu dans deux ans. Il reste plein de temps pour faire du transport en commun un enjeu électoral incontournable. Et, en cette période hors du commun, où il faut continuer de se serrer les coudes – à distance –, je vous envoie mes meilleurs vœux pour une bonne année 2021. Ça ne devrait pas être un gros défi!