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Québec veut soutenir les entreprises écoresponsables

le mardi 13 novembre 2018
Modifié à 6 h 47 min le 13 novembre 2018
Par Marie-Josée

mjbetournay@gravitemedia.com

Québec injectera 147,5 M$ d’ici 2023 pour le soutien aux entreprises qui désirent développer et implanter des technologies propres ainsi qu’adopter des pratiques d’affaires écoresponsables. Avec son Plan d’action pour la croissance et les technologies propres, Québec compte hausser de 20% la proportion d’entreprises qui mettront de l’avant de telles mesures, et ainsi générer des ventes de 3 G$ d’ici les cinq prochaines années auprès des firmes offrant des produits et services environnementaux, indique le ministère de l’Économie, Science et Innovation. Le Plan consacrera 73,4 M$ pour des entreprises plus vertes à travers la province ainsi que 68,6 M$ pour des entreprises de technologies propres innovantes et pour la conquête des marchés. Une tranche de 4,5 M$ est également prévue pour créer un environnement d’affaires favorable à la croissance et aux technologies propres. Un montant de 1 M$ s’ajoute pour la mise en œuvre du Plan d’action. Québec évalue à plus de 370 M$ les investissements publics et privés chez les entreprises. Appuyer l’exportation Denis Leclerc, président et chef de la direction d’Écotech Québec, une grappe de technologies propres de portée provinciale établie à Montréal, considère les cibles réalistes si Québec accélère l’implantation de programmes en appui aux entrepreneurs dans leur démarche d’exportation. Sinon? «D’autres vont le faire et on va perdre notre marché», explique-t-il, se questionnant sur la façon de faire pour que les «entrepreneurs puissent acquérir une plus grande part d’un marché de plus en plus en croissance». Le Plan d’action s’adresse aux entreprises qui veulent améliorer à la fois leur compétitivité et leur bilan environnemental par une réduction de leur consommation d’énergie et d’eau ou la réduction de leur production de matières résiduelles, mentionne M. Leclerc. Un «catalyseur», croit la Fédération des chambres de commerce du Québec Le Plan d’action pour la croissance et les technologies propres du gouvernement provincial pourrait agir de «catalyseur» pour les entreprises, affirme la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). «Cela va aider les entreprises à développer davantage, commercialiser davantage et, de cette façon, à les porter vers une transition énergétique nécessaire», affirme le président Stéphane Forget. En entrevue avec L’Information d’affaires Rive-Sud, M. Forget mentionne que les entrepreneurs sont prêts à déployer les efforts pour améliorer leur bilan énergétique et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Il cite en exemple le secteur manufacturier, où il note la plus grande réduction des GES au Québec. M. Forget soulève cependant un bémol: les technologies non disponibles et les coûts rattachés à l’acquisition d’équipements. Résultat? «Des entreprises manufacturières, avec toute leur bonne volonté, n’ont pas d’autre choix que d’utiliser des hydrocarbures pour faire fonctionner certaines machineries lourdes», explique-t-il, en précisant que le coût d’achat des équipements peut constituer «un défi de rentabilité» pour elles. Le président de la FCCQ considère que la province a déjà une longueur d’avance en matière de bilan énergétique en raison de son hydroélectricité. Il ajoute que le Québec doit améliorer sa situation en termes de transport, dont provient plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre. «La bonne nouvelle, c’est que l’on connaît le problème, on a des sous, soutient Stéphane Forget. Le défi, c’est de mieux utiliser les sommes disponibles dans le Fonds vert et maintenir la compétitivité des entreprises québécoises.» Le Plan d’action du gouvernement rejoint le plan économique <@Ri>Accélérer le rythme<@$p> de la FCCQ. Le rapport propose 35 recommandations regroupées dans 6 clés pour une richesse durable. La clé #5 repose sur les transitions énergétiques, «une opportunité autant qu’une nécessité». Des changements à venir? Notons que le Plan d’action a été élaboré sous le précédent gouvernement. L’arrivée au pouvoir de la Coalition Avenir Québec pourrait changer la donne au courant des prochains mois. À suivre.