Actualités

Agent de bureau : une formation qui change tout

le lundi 12 décembre 2022
Modifié à 10 h 34 min le 09 décembre 2022
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Selon Frédéric Dufour, la formation Agent de bureau a été pour lui un tremplin. (Photo gracieuseté)

En 2008, un diagnostic de sclérose en plaques a forcé Frédéric Dufour, mécanicien assembleur, à réorienter sa carrière. Grâce à la formation d’Agent de bureau offerte par Nova formation du Centre des services scolaire Marie-Victorin et destinée à des personnes ayant des limitations, il a pu continuer d’évoluer dans le milieu automobile en tant qu’aviseur technique.

À lire aussi : Une formation sur mesure pour un emploi gratifiant  

Son état de santé n’a toutefois pas été l’unique défi à ce retour sur les bancs d’école. Dyslexique, Frédéric Dufour n’avait pas terminé son école primaire. Il avait été dirigé dès la 6e année à une école de métiers; un parcours qui l’a mené à devenir mécanicien assembleur. 

 «Le système d’éducation, ce n’est pas fait pour tout le monde», admet-il.

Ainsi, lorsque la maladie l’a contraint de trouver un emploi offrant un environnement plus adéquat, il a songé à la profession d’aviseur technique. «C’est la personne qui vous accueille dans un garage, prend en note les problèmes de l’auto et vous attribue le bon garagiste», décrit-il.

«J’avais ce qu’il faut comme expérience et en-dedans de moi, mais avec le gouvernement, ça ne fonctionne pas comme ça», témoigne-t-il, alors que le chemin traditionnel pour cette formation s’est refermé devant lui.

Au-delà des lacunes

Frédéric Dufour s’est alors «rabattu» sur la formation Agent de bureau de Nova formation, le Service aux entreprises du CSS Marie-Victorin, à Longueuil.

Lorsqu’il a passé les tests d’entrée, il n’est parvenu à remplir qu’une parcelle du questionnaire. 

«Le français, l’anglais, c’est pas ma force. Je n’étais même pas capable d’ouvrir un ordinateur!, illustre-t-il. Mais ils m’ont dit: on va te prendre, pas à cause de ton français ou de tes math, mais parce que tu as un bon CV.»

M. Dufour salue cette ouverture d’esprit. La formation de 10 mois aura été pour lui un «tremplin», alors qu’il a acquis une foule de compétences qui lui sont utiles.

Utiles au point où il a pu travailler tel qu’il le souhaitait comme aviseur technique. D’abord chez Brossard Mitsubishi, où il a réalisé son stage de huit semaines, puis chez d’autres concessionnaires comme Volkswagen, Audi et BMW. 
Il est aujourd’hui acheteur de pièces de camions lourds chez Environnement routier NRJ, et parle de cet emploi avec autant de passion.

«J’ai eu le travail que je voulais. J’ai atteint mon objectif à 100%!» 
-Frédéric Dufour

Donner espoir

Carole Trudel oeuvre à la CNESST. (Photo gracieuseté)

C’est aussi un diagnostic de sclérose en plaques qui, en 2012, a amené Carole Trudel à s’inscrire à la formation Agent de bureau. La maladie ne lui permettait plus de travailler comme préposée aux bénéficiaires à l’Hôpital Charles-Le Moyne.

«La formation était assez complète. Ça m’a permis de m’épanouir là-dedans. J’ai embarqué à 100 miles à l’heure!» lance-t-elle avec enthousiasme.

En plus des cours de français, de comptabilité, de service à la clientèle, elle a apprécié les conseils et ateliers sur la rédaction d’un CV ou encore sur la préparation pour une entrevue d’embauche.

Cette formation sur mesure ne lui a donné rien de moins qu’«espoir en l’avenir».

Mère monoparentale de quatre enfants, elle avoue que son diagnostic avait suscité chez elle un certain découragement. «Quand une maladie frappe, on est porté à mettre ça pire que c’est. Dans mes cours, il y avait des gens avec des handicaps différents. De voir les autres persévérer, c’est motivant», observe-t-elle.

La formation s’est terminée de belle façon alors que Mme Trudel a remporté le Programme de développement de l’employabilité à l’intention des personnes handicapées, lui donnant accès à un poste d’agent de bureau à la CNESST durant un an. 

«À la fin de l’année, ils m’ont engagée!» dit celle qui occupe toujours cet emploi.
Carole Trudel est reconnaissante d’avoir trouvé chez cet employeur la même flexibilité que celle offerte durant la formation.

Atteinte de la sclérose en plaques «intermittente», elle vit constamment des haut et des bas. «Je peux fonctionner, mais j’ai des journées plus ardues. On dirait que j’ai du ciment dans les jambes. Quand c’est dans le bras, c’est plus difficile de taper au clavier!»

Les horaires variables et le télétravail lui conviennent donc tout à fait.

Dernières nouvelles