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Plaidoyer pour dédouaner les conteneurs

Il y a 3 heures
Modifié à 9 h 48 min le 05 septembre 2025
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

La perte du service de dédouanage des conteneurs au Port de Valleyfield se répercute par des pertes économiques évaluées entre 5 et 6 M$ par année. (Photo : archives)

La fin du service de dédouanement de conteneurs au Port de Valleyfield représente une perte nette de 5 à 6 M$ dans l’économie. Les dirigeants des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent, dont Miguel Lemieux, et le milieu des affaires maritimes, demandent que l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) donne un coup de barre pour l’économie.

En avril 2024, la licence AW qui était en place au Port de Valleyfield n’a pas été transférée à Desgagnés, le nouvel opérateur et ce, malgré sa volonté de l’acquérir. 

«Depuis, on estime qu’une vingtaine de bateaux ne peuvent plus venir au Port, fait savoir le maire de Salaberry-de-Valleyfield. L’essentiel va aux États-Unis. Si bien qu’en pleine guerre commerciale, le gouvernement a envoyé un chiffre d’affaires à nos voisins du Sud.»

Un cargo qui transporte des matériaux et un seul conteneur pourrait aussi devoir aller ailleurs qu’à Valleyfield. Il y a eu un enjeu d’ailleurs à cet effet avec le transport des poutres du futur pont de l’Île-aux-Tourtes. Finalement, les bateaux ne contenaient pas de conteneurs si bien que le déchargement a pu être effectué à Valleyfield. 

L’équipement et la main-d’œuvre pour remettre en place le service de dédouanement des conteneurs au port campivallensien représenteraient un investissement de 50 à 60 000$ selon M. Lemieux. 

Une goutte d’eau par rapport aux retombées économiques perdues et celles qui pourraient s’ajouter avec le retour du service.

Développement économique

«Le contexte est urgent, a reconnu Saul Polo, directeur général des Armateurs du Saint-Laurent. Le Canada cherche à être plus résilient pour se diriger vers une économie plus autonome. On comprend la mission de l’ASFC sur la sécurité. Mais on aimerait qu’elle accorde aussi une importance au développement économique.»

Celui-ci indique que la décision a été prise sans étude d’impacts pour analyser les conséquences et impacts collatéraux.

Un frein aux investissements

Le Port de Montréal dispose du service de dédouanage. Or, le volume de transit est devenu trop important à cet endroit.

Le fleuve Saint-Laurent peut cependant connecter le monde entier à la troisième économie au monde.»

Maquessa Morel-Laforce, directeur de la Chambre de commerce maritime, soutient que la décision de l’ASFC est venue freiner des investissements privés, et ce, dans un contexte économique en plein changement. 

«La navigation commerciale sur la Voie maritime du Saint-Laurent représente 60 milliards $ par année et 250 tonnes manutentionnées, ajoute M. Morel-Laforce. Et l’ensemble du transit atteint à peine la moitié de sa capacité. »

Moins de camions

L’inspection des cargaisons dans les ports canadiens permettrait d’améliorer la circulation des marchandises. 
Le transport par la Voie maritime implique aussi moins de circulation lourde sur les routes. «La sécurité sur les routes serait améliorée, soutient Saul Polo. On vient de vivre deux épisodes malheureux.»

La navigation commerciale est aussi identifiée comme plus économique et plus environnementale (un cargo émettrait autant de carbone que 963 camions selon un groupe de recherche sur le sujet dirigée dans la région des Grands Lacs et la Voie maritime du Saint-Laurent).

MM. Polo et Morel-Laforce espèrent que les lettres acheminées au premier ministre Mark Carney sauront envoyer un message clair à son cabinet afin de faire tomber la barrière économique mise en place par l’arrêt du service de dédouanement.

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