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Pierre Cléroux brosse un portrait plutôt rose de l’économie

le lundi 11 avril 2022
Modifié à 0 h 00 min le 09 avril 2022
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Pierre Cléroux a présenté un exposé plutôt positif de la situation économique devant un parterre d’une soixantaine de personnes d’affaires au dîner de la Chambre de commerce et d’industrie de Beauharnois-Valleyfield-Haut-Saint-Laurent. (Photo: L'Information d'affaires d'ici – Yanick Michaud)

Même si elles présentent certains défis, la reprise et la croissance économique seront fortes, malgré des turbulences en 2022 et pourraient se poursuivre dans le même sens en 2023.

Pierre Cléroux est vice-président recherche et développement et économiste en chef de la BDC depuis 2012 et il était l’invité des Rendez-Vous économiques de la Chambre de commerce et d’industrie de Beauharnois-Valleyfield-Haut-Saint-Laurent, mercredi.

«Il y a de bonnes nouvelles. Par exemple, il n’y a pas de récession à l’horizon et vos enfants auront un emploi toute leur vie, mais la croissance va commencer à ralentir vers 2023, en raison justement de la pénurie de main-d’œuvre», vulgarise le conférencier qui était heureux de revenir dans la région, lui qui a passé son enfance à Salaberry-de-Valleyfield. Il a étudié à l’École de la Baie-Saint-François et au Cégep de Valleyfield.

S’adressant à une soixantaine d’entrepreneurs, son discours était teinté de mises en garde.

«Le taux de chômage est à 4,5 %, ce qui est une bonne nouvelle pour les particuliers, mais moins bonne pour les entreprises. Le manque de main-d’œuvre va s’accentuer. Actuellement, 63 % des entreprises ont de la difficulté à embaucher. Les baby-boomers quittent le marché du travail et il n’y a pas assez de jeunes qui entrent. Cette pénurie est là pour rester», plaide l’économiste.

Des conséquences de la guerre en Ukraine

De l'actualité, Pierre Cléroux a longuement parlé de la guerre en Ukraine qui joue sur l’échiquier mondial.

«C’est toujours délicat de parler de profits pour le Canada en raison de la guerre, mais c’est le cas. Ça fait grimper le prix du pétrole de façon importante, de même que l’aluminium et les autres métaux. Il y a actuellement un embargo sur la Russie qui est un gros producteur, alors la bonne nouvelle c’est que le Canada en bénéficie. Il y a un impact positif sur notre économie», lance-t-il, sans pour autant se réjouir des barbaries perpétrées en zone de guerre.

«On aura aussi plus d’immigration. Des Ukrainiens trouvent refuge ici et dans la pénurie de main-d’œuvre dont nous parlions, c’est plutôt une bonne nouvelle. Néanmoins l’impact sur l’économie sera limité», annonce Pierre Cléroux, dévoilant du même souffle que la croissance économique sera forte au Québec en 2022.

«L’emploi est revenu à son niveau prépandémie. Nous avons récupéré tous les emplois perdus pendant cette période et les consommateurs en avaient profité pour épargner. Pas de voyages, pas de restaurants, pas de sorties. L’épargne des ménages en 2020 a atteint 55 G$, comparativement à 18 G$ en 2019. Elle est revenue à 51 G$ en 2021, c’est beaucoup d’argent que les gens vont maintenant dépenser», affirme celui qui s’attend à voir les taux d’intérêt grimper dans les prochaines semaines, mais lentement.

«Oui, la reprise va bien, mais on ne désire pas que tout s’arrête. On va y aller graduellement », confirme celui qui croit aussi que le prix des maisons devrait bientôt atteindre un plafond après des hausses de 33 % dans certains cas.