Chroniqueurs
Trucs pour investir à la bourse

Philosophons sur la Bourse

le vendredi 08 juillet 2022
Modifié à 10 h 56 min le 07 juillet 2022
Par Hugo Bélanger

hugo@hugobelanger.com

Quand la Bourse va bien et que l’investisseur fait de l’argent, celui-ci se transforme en donneur de leçons à tous et chacun... (Photo: Depositphotos)

J’ai toujours aimé la philosophie et la Bourse. Cependant, quand on mixe les deux, il en résulte un mélange qui est souvent toxique.

Quand la Bourse va bien et que l’investisseur fait de l’argent, celui-ci se transforme en donneur de leçons à tous et chacun. Mais le vent tourne généralement, puisque la Bourse est comme la nature, c’est-à-dire qu’elle connait des saisons et des cycles. Si l’investisseur est toujours en position sur le marché et qu’il encaisse des pertes, il se met à philosopher.

Il commence à dire qu’il a raison et que le marché ne le comprend pas, que l’avenir va lui donner raison, qu’il est au-devant des coups, etc. Rien n’est nouveau sur Wall Street; l’histoire se répète. Quand un investisseur fait de l’argent, il est content. Quand il en perd, ce n’est pas un échec pour lui, mais un apprentissage. Puisque tout ce qui descend finit généralement par remonter, il grandit de cette expérience et peu se consoler en se disant que tant qu’il ne vend pas, il n’a rien perdu, etc. 

Bref, cette forme de rationalisation peut être utile pour sécuriser notre mental, mais elle est peu utile pour protéger notre portefeuille.

Mark Minervini disait qu’une action qui a connu une très grosse croissance rapide verra sa valeur chuter entre 50% et 80%. Parfois même plus. La débâcle de la bourse en 2022 est un parfait exemple de sa théorie avec certains stocks, dont le Bitcoin, en perte d’au moins 60%.

Est-ce que celles-ci vont remonter à leur point d’origine? C’est peu probable. Seules les actions avec des très bons chiffres dans leurs bilans, avec de la croissance, remonteront, mais cela peut prendre une décennie.

C’est bien beau de réfléchir à ça, mais ça ne remet pas de billets dans le portefeuille. C’est pour cette raison que je n’aime pas philosopher avec la Bourse. Son seul but est de me permettre de faire de l’argent. 

Que doit-on faire ? 

La seule chose à faire est avant de commencer à investir, c’est de coucher sur un papier ses propres règles d’achat et de vente. Le mettre à côté de son bureau et les suivre une à une. Tant qu’investir se fera au pif, à l’instinct, en suivant les nouvelles ou en écoutant les conseils de d’autres, l’investisseur connaitra l’échec.

Voici quelques-unes de mes règles.

  • Ne jamais acheter une action sans avoir défini un point de sorti précis par le bas. Maximum 8 % de perte.
  • Avoir une position plus grosse que 10% de mon portefeuille. Si je perds en une nuit 10% parce que l’entreprise fait faillite ou qu’elle fait l’objet d’un gros scandale, je gère. Plus que ça? Ça peut faire mal.
  • Toujours acheter quand j’ai un point de confirmation. Exemple, à la sortie d’une base. Et plus cette base est longue (en semaine, en mois et même en années), plus les chances sont du bon côté.
  • Quand je fais 20% sur une action à la sortie de sa base, je vends.
  • Ne jamais acheter une action en baisse, c’est trop risqué.
  • Ne jamais acheter une action quand son groupe est en baisse (exemple, les pharmaceutiques ne vont pas bien, ne pas prendre le risque de prendre position dans une compagnie pharmaceutique). Le truc ici, regarder l’ETF du groupe en question.
  • Ne jamais acheter sous une moyenne mobile de 50 jours.

Quiz du mois

Si une action se fait malmener le lendemain de la parution des états financiers trimestriels et que celle-ci perd plus de 20%, la règle dit qu’on doit vendre si on était en position (et pour cela, il faut être dans son profit majoritairement). Dans combien de temps devait-on «envisager» de reprendre l’action? Un autre trimestre? Deux? Un an? Deux ans?

Minimum un an. L’étude des mouvements des actions nous amène à ce résultat. Soyez patient; la patience est d’or à la Bourse. Et faites vos devoirs, personne ne les fera à votre place.