Pénurie de main-d’œuvre: il faut passer à l'action, lance l'APCHQ
Alors que 53% des entrepreneurs en construction jugent que la pénurie de main-d’œuvre s’est aggravée, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) n’entrevoit malheureusement pas l’ombre d’un changement à court terme. Elle demande donc au ministre du Travail d’intervenir pour que des solutions soient véritablement et rapidement apportées à ce grave problème. Il y a un an jour pour jour, l’APCHQ dévoilait un sondage exclusif sur l’ampleur des dommages de la pénurie de main-d’œuvre pour les entreprises du secteur de la construction résidentielle au Québec. L’Association, qui a mené un nouveau sondage auprès des entrepreneurs, dresse aujourd’hui un portrait encore plus sombre des impacts de la pénurie sur leur réalité quotidienne. «À l’heure actuelle, il nous est impossible d’envisager de vivre une autre saison de construction sous l’égide de la pénurie de main-d’œuvre, commente le vice-président principal Affaires publiques de l'APCHQ François Bernier. Le secteur de l’habitation représente 7% du PIB du Québec, et il est régi, en partie, par un cadre légal distinct et complexe. Voilà pourquoi l’APCHQ interpelle le gouvernement afin qu’il envisage rapidement des changements réglementaires tangibles.» Industrie pessimiste Les résultats du sondage réalisé par l'APCHQ à l’automne dernier indique que 57% des employeurs du secteur résidentiel jugent que la situation va continuer de se détériorer au cours des deux prochaines années, et que 30% considèrent que rien ne va changer. Les données du sondage révèlent qu’à l’heure actuelle, les effets de la pénurie de main-d’œuvre sont encore tangibles et multiples :
- Sur le plan personnel, 81% des dirigeants ont augmenté leurs propres heures de travail au chantier, une augmentation de 3% par rapport au sondage de l’année dernière.
- Pour 78% des répondants, la croissance de l’entreprise est encore affectée.
- Une proportion de 78% d’entrepreneurs considère que la productivité organisationnelle est aussi touchée.
- Dans 78% des entreprises, des difficultés à respecter les délais consentis pour les travaux sont notés.
- Dans 78% des cas, le manque de main-d’œuvre se traduit par un problème de rentabilité.