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Pas de récession en vue, selon l’économiste en chef de la BDC

le mardi 12 février 2019
Modifié à 10 h 35 min le 12 février 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Quand viendra la prochaine récession? Voilà la question que se fait fréquemment poser le vice-président recherche et économiste en chef de la Banque de développement du Canada (BDC) Pierre Cléroux. Heureusement, sa réponse est rassurante. La période de croissance que nous connaissons depuis une dizaine d’années pourrait laisser planer le doute d’une éventuelle récession à venir. «Mais ce n’est pas aussi simple que ça», a lancé Pierre Cléroux, lors du midi-conférence de la Chambre de commerce et industrie de la Rive-Sud (CCIRS) portant sur les perspectives économiques, le 4 février. Des taux d’intérêt trop élevés ou un choc sont les deux éléments pouvant causer une récession. «Même après 10 ans de croissance, le taux d’inflation demeure bas. La Banque du Canada n’a pas eu besoin de monter les taux d’intérêts», assure-t-il. Les taux d’intérêts ont commencé à monter au cours des deux dernières années, mais les impacts sur la consommation au Québec sont moins importants qu’ailleurs au pays. Le taux d’endettement des Québécois, à 146%, est élevé, mais l’est moins que celui d’autres provinces. Quant à la venue d’un choc... elle n’est en ce moment pas prévisible. «Il y aurait un choc si le prix du pétrole baissait drastiquement, mais ce n’est pas le cas. On s’attend à ce qu’il monte», illustre M. Cléroux. Le différend commercial entre la Chine et les États-Unis pourrait être une source d’incertitude, mais étant donné l’amélioration des négociations et l’échéancier repoussé, M. Cléroux a bon espoir, et ce, malgré les techniques de négociations particulières du président américain. «Je pense qu’il y aura une entente, parce que les impacts négatifs sont trop nombreux s’il n’y en a pas.» «Malgré la hausse des taux d’intérêt et le ralentissement de la croissance, aucun facteur n’indique qu’il y aura une récession», conclut-il. Immigration Lors du même midi-conférence, le président-directeur général de la Fédération des chambres de commerces du Québec (FCCQ) Stéphane Forget a dressé la liste des 6 clés d’intervention pour assurer une «richesse durable» au Québec. Parmi celles-ci, on retrouve évidemment la main-d’œuvre. Et la dynamiser passera entre autres par une mobilisation géographique et professionnelle, est d’avis M. Forget, qui rappelle que 86% des immigrants arrivent à Montréal, alors que 55% des postes à combler sont en région. M. Forget a aussi remis en question l’engagement du gouvernement de François Legault de réduire à 40 000 le nombre d’immigrants qu’accueillerait la province. «Ce que les donnée disent, c’est que l’on devrait hausser ce nombre à 60 000 et mieux sélectionner ces immigrants en fonction de nos besoins et de notre capacité à leur offrir un emploi.» La formation des jeunes, la formation continue des travailleurs tout au long de leur parcours professionnel et les incitatifs pour maintenir les baby-boomers sur le marché du travail sont des enjeux auxquels il importe également de s’attarder. L’offre de capital – tout particulièrement de capital patient –, l’intensité technologique, les infrastructures, l’énergie, ainsi que la réglementation et la valorisation de l’entrepreneuriat sont les autres clés identifiées par M. Forget et qui doivent être mises en œuvre par l’ensemble des acteurs de la province.  

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