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Le gouvernement Canadien garde le cap sur son mandat VZE… contre l’avis de l’industrie

Il y a 5 heures
Modifié à
Par Benoit Charette

Le gouvernement fédéral garde son objectif d’atteindre des ventes de véhicules zéro émission (VZE), et ce, en dépit des avertissements urgents de l’industrie. Cette politique, que certains qualifient d’« irrealiste », aurait des conséquences négatives sur le choix des modèles, leur prix et leur disponibilité sur le marché. Mélanie Joly, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, a déclaré le 10 Juin que le mandat sur les VZE — ou norme sur la disponibilité des véhicules électriques — restait indispensable afin d’atteindre les cibles climatiques d’Ottawa. « Il est important que nous continuions de collaborer avec l’industrie et, pour être francs, que nous la poussions à embrasser la transition », a-t-elle déclaré, lors du Sommet de l’Automobile, organisé par l’Automotive Parts Manufacturers’ Association, à Vaughan, en Ontario.

Des ventes en déclin et des délais difficilement réalisables

Les données de Statistique Canada mettent en valeur la dégradation des ventes de VZE. Entre janvier et avril 2025, leur part de marché est tombée à 8,6 %, contre 12,9 % un an plus tôt, et plus de 20 % en décembre 2024. Le mandat d’Ottawa prévoit que les VZE doivent représenter 20 % des ventes en 2026, 60 % en 2030 et 100 % en 2035. Les constructeurs peuvent échanger des crédits ou investir dans l’infrastructure de recharge, afin d’atteindre leurs cibles

L’industrie sonne l’alarme : « mathématiquement impossible »

Brian Kingston, PDG de l’Association des constructeurs canadiens, souligne que “la politique est mathématiquement et factuellement irréaliste”. Les ventes s’effondrent, la demande stagne, et le gouvernement prend le risques d’infliger des dommages sérieux à l’industrie. Ford Canada a repris le même message, par l’intermédiaire de Bev Goodman, tandis que David Adams (PDG de Global Automakers of Canada) souligne que chaque constructeur est dans une étape de transition unique — et que toutes ne seront pas prêtes d'ici 2026.

Un changement est indispensable

« Les constructeurs vont commencer à restreindre la vente de modèles à combustion afin d’atteindre les cibles », a averti Brian Kingston. Cette politique aurait donc un impact réel sur l’offre de véhicules sur le marché. Environnement et Changement climatique Canada a de son côté rejeté l’idée d’une politique trop restrictive et souligne que le mandat prévoit des flexibilités, incluant l’aide des modèles hybrides.

La situation prend une dimension politique

Au Québec, l’adoption des VZE est tombée de 23,3 % en 2024 à 13,1 % en 2025. En Colombie-Britannique, elle est de 15,4 %, contre 19,7 % l’année précédente — et toutes deux vont rater leur objectif. Kingston souligne que certains États vont se rendre à l’évidence et vont assouplir leur politique. Cette prise de conscience prend de l’ampleur, renforcée par l’effort contre les barrières commerciales internes, afin d’adopter des politiques plus uniformisées.

Vers une politique plus cohérente?

David Adams espère que toutes les provinces vont s’aligner sur des politiques plus réalistes et que le gouvernement federal va proposer des cibles pouvant effectivement être atteintes sans porter préjudice à l’industrie. « Nous avons le même objectif que le gouvernement », souligne-t-il, « mais avons besoin de cibles réalisistes afin d’éviter d’aggraver la situation. »

Avec des renseignements d'automotive News Canada

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