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Nano One à Candiac : nouveau prêt gouvernemental pour soutenir la filière batterie

Il y a 9 heures
Modifié à 17 h 13 min le 21 janvier 2025
Par Cynthia Sardou

csardou@gravitemedia.com

Sébastien Dakin, directeur mobilisation des parties prenantes, Nano One, Bicha Ngo, présidente-directrice générale, Investissement Québec, Normand Dyotte, maire de Candiac, Christine Fréchette, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Robert P. Sanders, consul général des États-Unis à Montréal, Denis Geoffroy, chef de la direction – commercialisation, Nano One, Dan Blondal, président-directeur général, Nano One, Christian Dubé, ministre de la Santé et député de La Prairie, Benoit Charette, ministre de l’Environnement,.

L’entreprise Nano One bénéficie d’un investissement de 18 M$ du gouvernement du Québec pour optimiser ses opérations de production de matériaux destinés à la fabrication de batteries au lithium à l’usine de Candiac.

Concrètement, le gouvernement prête 15 M$ à l’entreprise pour convertir son usine de Candiac en projet pilote de fabrication de matériaux actifs de cathodes et donne une subvention de 3 M$ pour développer une technologie contribuant à réduire les gaz à effet de serre.

Cette aide financière s’ajoute à une aide de 17 M$ de la Défense américaine annoncée en septembre 2024 et d’une aide de 10 M$ du gouvernement fédéral en février 2023.

Les batteries lithium-ion se retrouvent dans les véhicules électriques et les systèmes de stockage d'énergie stationnaire, notamment. Le procédé breveté de l'entreprise Nano One, One-Pot, réduit les coûts et offre une meilleure empreinte environnementale, font valoir le gouvernement et l’entreprise.  

«Nous sommes les seuls au Canada et aux États-Unis à fabriquer ce produit depuis 20 ans», souligne en entrevue Sébastien Dakin, directeur mobilisation des parties prenantes chez Nano One.

Les procédés traditionnels de fabrication génèrent habituellement de grandes quantités de sous-produits et de déchets, alors que celui développé par Nano ne génère pas de déchets. De plus, la multinationale utilise moins d’eau alors qu’en général, la fabrication des batteries en demande une grande quantité.

«Les conditions environnementales sont limitées avec l’eau, c’est tout de même un grand avantage d’en utiliser moins, puisqu’il y a beaucoup d’endroits dans le monde, où l’eau est limitée, même au Québec. C’est là le premier grand avantage de notre procédé», explique-t-il.

«Après, on réduit la quantité d’énergie nécessaire pour la production. Encore ici, il y a beaucoup d’enjeux, de quantité d’énergie disponible pour les entreprises. En ce moment, la capacité est quasiment atteinte de ce qu’on peut allouer aux compagnies. C’est un autre avantage, car ça réduit les coûts, ça réduit le stress sur le réseau de distribution et sur le réseau de production d’électricité», ajoute M. Dakin.

Ces investissements visent à se détacher de la Chine, qui détient le monopole de la production de batteries, fait-il remarquer.

«Aucune autre entreprise que Nano One ne peut fabriquer ces matériaux, sans utiliser des intrants, ou des technologies chinoises, poursuit-il. Le gouvernement investit dans Nano One parce que cette entreprise possède une technologie de fabrication à venir qui est plus concurrentielle et qui a plus de chance de compétitionner la Chine.»

En septembre, c’est le gouvernement américain qui a également injecté de l’argent chez Nano One.

«Ce financement américain est quand même exceptionnel, dans le sens que l’on fait un produit que personne d’autres que la Chine peut faire», soutient-il.   

À l’heure actuelle, les États-Unis sont obligés de s’approvisionner auprès des entreprises chinoises, une situation problématique pour ce pays qui a des relations tendues avec la Chine.

Filière batterie 

Les graves difficultés de Northvolt et Lion électrique, dans lesquels le gouvernement du Québec a davantage investi, n’altèrent pas l’intérêt pour la filière batteries. Nano One opère un procédé différent de celui de Northvolt.

«Nano One est l’un des rares fabricants de CAM de type LFP en Amérique du Nord, et on a le privilège d’accueillir son usine pilote, ici à Candiac. C’est une excellente nouvelle pour le développement du savoir-faire régional dans la filière batterie, mais surtout pour la vitalité de l’économie en Montérégie», a déclaré Christian Dubé, député de la Prairie et ministre de la Santé.

La ministre Christine Fréchette a déclaré que «c’est avec de telles initiatives que notre gouvernement continue de positionner le Québec comme leader dans cette filière d’avenir pour notre transition énergétique et notre économie».