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Microdistilleries : le ministère de l’Économie affirme avoir les mains liées

le jeudi 05 août 2021
Modifié à 16 h 13 min le 10 août 2021

Les distilleurs québécois se disent désavantagés par rapport aux producteurs de vin d'ici. (Photo : Pixaby)

Le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec (MEI) affirme faire ce qu’il  peut pour les microdistilleries du Québec qui se disent étouffées par la  majoration règlementaire de 52 % que lui impose Québec sur les spiritueux vendus sur le lieu de fabrication.

Par Boris Chassagne, MonTemiscouata.com, Initiative de journalisme local

La sortie publique du 29 juillet  de l’Union québécoise de microdistilleurs (UQMD) n’aura pas réussi à  faire bouger le MEI qui affirme, comme il fallait s’y attendre, que les  accords commerciaux auxquels le Québec est assujetti l’empêchent de  «conférer un avantage aux entreprises québécoises ou canadiennes au détriment des entreprises étrangères. On ne peut exiger une majoration  moindre à une boisson alcoolique québécoise», explique Québec par  écrit.

Le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec demeure  silencieux sur le fait que les microbrasseurs et les vignobles du Québec sont exemptés de cette majoration de 52 % imposée aux distilleurs. Et c’est justement cette injustice que dénoncent depuis des années les membres de l’Union québécoise des microdistilleurs. Leur sortie publique était manifeste d’un raz le-bol de premier calibre. Car si Québec veut changer les règles, il le peut, rétorque Jonathan Roy,  président de l’UQMD. Les vignobles australiens ont bien réussi à le  faire lorsqu’ils ont demandé à avoir accès au marché des épiciers.

Québec réfléchit à changer, les mains liées

Si  le MEI dit avoir les mains liées par les accords internationaux, il  admet par ailleurs peaufiner un Plan d’action gouvernemental en matière  d’allègement règlementaire et administratif 2020-2025.

«Le gouvernement  du Québec s’est engagé à mettre sur pied un comité interministériel  afin de lancer une réflexion sur la modernisation du régime de  fabrication de boissons alcooliques prévu à la Loi sur la société des  alcools du Québec», nous écrit Québec.

Le gouvernement se targue par ailleurs d’avoir mis de l’avant dans le  réseau de la SAQ depuis 2018-2019, le Programme d’appui au  positionnement des alcools québécois (PAPAQ). Les ventes sur les lieux  de fabrication sont devenues admissibles au PAPAQ depuis l’année  dernière précise le MEI.

«Oui, mais Québec cède 2 $ sur les 20 $ que  l’Union lui réclame depuis des années en allègements règlementaires.  C’est une espèce de plaster qu’on met sur un bobo infecté», ajoute  Annick Van Campenhout, secrétaire générale de l’UQMD.

Les ventes  réalisées sur le lieu de production demeurent assujetties à des  frais-taxes exorbitantes (52 %) alors que la SAQ n’y est utile en rien.  

«Nous, on veut avoir le même statut que les autres alcools québécois »  tout simplement, ajoute M. Roy.

Le plafond d’aide maximale du PAPAQ est  passé de 200 000 $ à 400 000 $ par produit en 2020-2021. Les  distilleries auraient ainsi obtenu par l’entremise du PAPAQ, 3,8 M$ sur  un total de 7,5 M$ accordés en 2020-2021.

«Sans ce programme, les vins n’existeraient pas au Québe», note l’UQMD.

La Montérégie compte 8 microdistrilleries

Absintherie des Cantons à Granby

Distillerie Shefford à Shefford

Distillerie Noroi à Saint-Hyacinthe

Distillerie La Chaufferie à Granby

Brasserie et distillerie Champ Libre à Mercier

Distillerie 3 lacs à Salaberry-de-Valleyfield

La terre à Boire à Saint-Blaise

Miel Nature à Beauharnois