Les commerçants de Les Coteaux n’avalent pas la hausse de taxes

Les commerçants de Les Coteaux sont en furie contre la hausse des taxes commerciales. Une augmentation qui varie autour de 50 % pour plusieurs d’entre eux. La municipalité justifie le geste par un rattrapage obligé. 
Une quinzaine de commerçants étaient présents lundi soir à l’assemblée du conseil. Des discussions corsées ont ponctué la fin de la séance.

«Les commerçants sont un peu sous le choc avec les augmentations de taxes qu’on doit avouer drastiques, a signifié Robert Richer. Ce sont des augmentations épouvantables. Essayez de monter les taxes résidentielles de manière intensive comme vous l’avez fait pour le commercial et la salle ne sera jamais assez grande.»
Il a soumis des chiffres de la quinzaine de municipalités où il possède des édifices commerciaux. Les Coteaux est celle où la facture est la plus élevée.
Le maire Sylvain Brazeau comprend que la situation «ne fait pas l’affaire de personne». «Ça s’accumule avec le temps, a-t-il répliqué. La dernière hausse de taxes vient du fait que 2023 représente l’année où il y a plusieurs dépenses majeures qui doivent commencer à être appliquées dû à un rattrapage obligé.»
Il explique que 8 M $ de dépenses sont nécessaires durant l’année en cours. «Les infrastructures sont désuètes, poursuit le maire. L’eau, ça presse; il n’y a pas de pression. Il y a des dépenses qu’on doit faire. On a même dû vendre un édifice à cause de moisissure et le 199, Principale [Édifice Laurier-Léger] baigne dans l’eau. On comprend qu’ils [les commerçants] soient fâchés. Mais retarder ces dépenses n’aurait fait qu’empirer le problème.»
En 2022, les Coteaux a récolté environ 397 000 $ des taxes commerciales, soit près de 17 % de son budget total. Pour l’année en cours, les quelque 495 000 $ qui proviennent des taxes commerciales soit une portion de 19 % du budget total de la municipalité.
La directrice générale Pamela Nantel a indiqué que les taxes auraient dû augmenter de façon constante dans les 10 dernières années. Que la hausse actuelle s’expliquait par un volet de tarifications selon les classes, l’implantation d’un taux de taxes foncières pour les non résidentiels, ce qui n’existait pas auparavant, et par la création de petites réserves pour éviter de revivre des augmentations à ce point dans le futur.
L’entrepreneur général Daniel Poirier a avoué qu’il devait refiler l’augmentation de 56 % à ses locataires. Ce qui représente 79 $/ mois à chacun de ses deux locataires. «Ce n’est pas vrai que nous autres les commerçants, on va faire les frais d’une mauvaise gestion à ce point dans une année, a-t-il affirmé. Vous rattrapez 10 ans en 1 an et c’est inacceptable.»
Le maire a conclu en avouant qu’il ne voulait pas que ça monte à ce point-là. «Je le sais que ce n’est pas bon en politique. C’est zéro, a-t-il concédé. Mais on n’a pas le choix. On a 8 M $ de dépenses à combler. »