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Les agriculteurs invités à une réflexion sociétale

le lundi 17 décembre 2018
Modifié à 5 h 50 min le 17 décembre 2018
Un texte d'Ariane Desrochers - Collaboration spéciale de La Terre de chez nous Le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau, est reparti du 94e Congrès annuel de son organisation, qui a eu lieu à Québec les 4 et 5 décembre, convaincu de la nécessité pour les agriculteurs de réfléchir à la manière de s’adapter pour répondre aux attentes sociétales. Si le thème Nourrir en 2048 a plu dans l’ensemble, M. Groleau reconnaît que bon nombre de producteurs ont été dérangés par des propos sur la disparition possible de la viande. «Ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas que ça n’existe pas. C’est un peu l’objectif d’un congrès comme celui-là, fait-il remarquer. Il faut être prêt à entendre des messages qui ne font peut-être pas notre affaire.» Le président de l’UPA croit qu’un repositionnement de la viande s’impose à une époque où les arguments environnementaux prennent toute la place. Visite des politiciens Marcel Groleau retient de la visite du ministre québécois de l’Agriculture André Lamontagne son intention de dédommager les agriculteurs aux prises avec d’importantes hausses de taxes foncières. Il a bon espoir d’obtenir les 34 M$ nécessaires. Les délégués étaient conscients, selon lui, que le ministre est en poste depuis seulement six semaines. «Son message se voulait le plus large possible pour toucher le plus grand nombre de points», constate-t-il. Quant à l’accueil réservé au secrétaire parlementaire Jean-Claude Poissant, M. Groleau reconnaît qu’il a été teinté par l’indignation et la déception des producteurs sous gestion de l’offre. «Il ne s’est pas défilé. Il fait partie de ce gouvernement-là et est conscient des pertes.» Sur la scène, le président de l’UPA a d’ailleurs fait savoir à M. Poissant que malgré la position délicate dans laquelle il se trouve, les agriculteurs comptent sur lui afin d’influencer le cours des choses de temps à autre. L’audace en cinq points L’audace évoquée par le premier ministre François Legault depuis son entrée en poste a inspiré le discours inaugural de Marcel Groleau dans lequel il a fourni une définition en cinq points de ce que serait selon lui l’audace en agriculture. 1- L’audace de travailler étroitement avec les organisations de producteurs M. Groleau souhaite qu’un lien étroit soit recréé avec le gouvernement du Québec, qu’il aille plus loin que la simple consultation. Cela permettrait la mise en place d’outils répondant aux besoins des producteurs, notamment pour assurer une bonne gestion des risques. «On ne veut pas contrôler; on veut participer!» a-t-il affirmé, ajoutant que cette collaboration a déjà existé dans le passé. 2- L’audace d’avoir un vrai plan vert agricole Ce plan vert convoité inclurait de la recherche entre autres sur la captation des gaz à effet de serre et rétribuerait les services écologiques rendus par les agriculteurs. 3- L’audace dans la gestion des risques Le président de l’UPA a plaidé pour une actualisation du Programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles ainsi que de l’assurance récolte. «La clé de l’investissement, c’est la gestion des risques, a-t-il insisté. Il faut que ce soit adapté aux régions et aux productions.» 4- L’audace de régler le dossier des taxes foncières M. Groleau a été chaudement applaudi après avoir demandé à l’auditoire: «Êtes-vous prêts à régler le dossier des taxes foncières une bonne fois pour toutes?» 5- L’audace pour la relève agricole «L’Arterre existe, mais ça prend d’autres outils», a souligné Marcel Groleau, qui a réclamé du capital patient.