Le trafic de la métropole pousse plusieurs entreprises à s’installer à Valleyfield

Le secteur industriel est en pleine effervescence à Salaberry-de-Valleyfield, où quelque 4,5 millions de pieds carrés de terrains industriels sont actuellement en construction. 

Selon le directeur du Développement économique de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, Stéphane Billette, plusieurs de ces nouvelles entreprises ont choisi de déserter l’île de Montréal en raison des grands chantiers autoroutiers qui affecteront sérieusement la fluidité du transport de marchandises. Il cite principalement les travaux du pont-tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, mais aussi ceux du pont de l’Ile-aux-Tourtes prévus au cours des trois prochaines années.

«Quand le ministère des Transports été contraint de fermer le pont de l’Ile-aux-Tourtes l’an dernier, on a été débordés de téléphones à la Ville de la part d’entreprises qui s’informaient de nos espaces disponibles», raconte celui qui a été ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises.

Certaines entreprises qui font ce choix entraînent avec elles une bonne partie de leurs employés, qui retrouvent ici des résidences moins chères que sur l’île de Montréal ou qui veulent se soustraire aux heures passées dans le trafic.

Incidemment, les trois parcs industriels que compte Salaberry-de-Valleyfield affichent pratiquement complet, une rareté qui a fait décupler la valeur de ces terrains.  «Depuis 5 ans, le prix des terrains industriels à Valleyfield est passé de 40 cents du pied carré à 10 $ du pied carré… On reçoit encore 2-3 téléphones par jour pour des demandes de terrains. Mais on souhaite maximiser ce dont on dispose déjà avant de procéder à des demandes de dézonage agricole», indique M. Billette. 

Le directeur du Développement économique de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, Stéphane Billette, devant le futur site de l’entreprise Finex, un fabricant de panneaux de fibrociment situé rue Saint-Louis.(Photo: Gravité - Mario Pitre)

Un vaste chantier

Une visite des trois parcs industriels de la ville a permet à Gravité de constater l’ampleur du développement en cours, marqué par la présence de grandes entreprises de construction telles que Montoni, Divco, Broccolini, Syscomax et autres.

Plusieurs de celles-ci sont actives dans le parc industriel et portuaire Perron. Ces entreprises construisent notamment de vastes entrepôts qu’elles loueront par la suite à d’autres entreprises commerciales. Lors de notre visite, nous avons pu compter près d’une dizaine de ces projets de construction, allant de 150 000 à 325 000 pieds carrés de superficie.

Entre autres, dans le secteur développé par Valdev, Syscomax a construit un vaste centre de distribution de 320 000 pieds carrés pour la papetière Cascade et sa filiale Cascades Transport, en opération depuis juillet dernier, alors que Diageo possède aussi un entrepôt de même dimension.

Lors de notre visite, Stéphane Billette a échangé avec Mario Ladouceur de l’entreprise de construction Syscomax, qui a notamment construit l’entrepôt de Cascades Transport.(Photo: Gravité - Mario Pitre)

C’est sans compter les projets déjà réalisés ces dernières années pour l’implantation de OK Pneus, Canada Tire, l’ébénisterie EBSU, Pélican, ou d’autres en expansion comme Qusac Café, le Groupe SGM, Cannara ou JPB Énergie.

Du côté du port de Valleyfield, si la filière du Grand Nord a ralenti depuis le départ du transporteur inuit NEAS, les activités touchant le vrac liquide et le transport d’acier demeurent en effervescence sur le site.

Par ailleurs, un dernier terrain disponible dans le parc industriel Saranac v oit actuellement la construction d’une bâtisse industrielle de 200 000 pieds carrés pour l’implantation, en juin prochain, d’une entreprise montréalaise œuvrant dans la fabrication de feuilles d’acier.

Un fabricant de feuilles d’acier déménagera ses installations montréalaises dans le parc industriel Saranac, face à l’entreprise Solutions E-Cycle. Le constructeur Sina Construction a recours à un nouveau procédé de compression des sols pour concevoir les fondations. (Photo: Gravité - Mario Pitre)

Enfin, si plusieurs travailleurs d’entreprises montréalaises suivent leur employeur vers Valleyfield, la question de la pénurie de main-d’œuvre demeure un enjeu majeur. À cet égard, la Ville a vu à la mise en place de circuits d’autobus en commun en provenance de Vaudreuil-Dorion et de la Rive-Sud, vers son secteur industriel.