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Le revenu net agricole fond de plus de 50%

le mercredi 05 juin 2019
Modifié à 10 h 51 min le 17 juin 2019
Un texte de Julie Mercier - Collaboration spéciale de La Terre de chez nous Entre 2017 et 2018, le revenu net total agricole du Québec a fondu de plus de la moitié pour atteindre des niveaux similaires à ceux atteints lors de la crise économique du début des années 2000. À LIRE AUSSI: L’industrie agroalimentaire, une locomotive pour le Québec De 1,1 G$ en 2017, le revenu net agricole de la province a fléchi de 55% en 12 mois pour se situer à 507 M$, révèlent les plus récentes données de Statistique Canada. Pour l’ensemble du pays, la chute des revenus se chiffre à 63%, soit la diminution la plus prononcée depuis 2006. Cette situation s’explique par la hausse des dépenses d’exploitation qui affichent la croissance la plus marquée en six ans, précise Statistique Canada. Certains postes posent particulièrement problème, soit le coût des aliments, le carburant, les coûts de main-d’œuvre et les frais d’intérêt. Ces derniers ont fortement augmenté (19,5%) en raison de la montée des taux moyens de même que du niveau d’endettement des agriculteurs. Le directeur général de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Charles-Félix Ross juge la situation préoccupante. «C’est une chute draconienne de la rentabilité des fermes québécoises à des niveaux très bas qu’on a rarement vus dans le passé», explique-t-il. Il faut remonter au début des années 2000 pour retrouver des seuils similaires. À l’époque, le secteur agricole nageait en pleine crise de la vache folle et d’une sévère déprime du prix des grains. Drapeau rouge Les dernières données sur la dette agricole en cours indiquent qu’entre 2017 et 2018, les producteurs québécois ont vu leur endettement bondir de près de 2 G$. «Il y a une limite à soutenir le développement de l’agriculture au Québec par l’emprunt. On ne sera pas capables de suivre le rythme, prévient M. Ross. Les producteurs doivent être prudents dans le choix et le rythme de leurs investissements. Il y a beaucoup de volatilité sur les marchés et la conjoncture peut changer rapidement», conseille-t-il. Le dirigeant rappelle que le soutien financier accordé aux agriculteurs québécois a fléchi au cours de la dernière décennie, comme le démontre la récente mise à jour d’une étude de la firme ÉcoRessources. M. Ross en appelle donc à un meilleur coup de main de l’État «si nous voulons être capables de suivre la concurrence et de répondre aux attentes sociétales».