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Le plein emploi, difficile pour les start-ups

le mardi 14 août 2018
Modifié à 10 h 11 min le 14 août 2018
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Afin de faciliter la tâche des start-ups qui peinent à trouver des employés dans le contexte difficile de plein emploi, le Regroupement des jeunes chambres du commerce du Québec (RJCCQ) propose différentes solutions dans son étude Soutenir la croissance des start-ups: adéquation emploi-formation, attraction et rétention des talents et soutien à l’entrepreneuriat. Le Québec traverse actuellement une période de développement économique dynamique. La main-d’œuvre vieillit à vue d’œil et les jeunes talents se font particulièrement rares, ce qui rend la tâche difficile pour les jeunes entreprises qui souhaitent recruter et atteindre leurs objectifs de croissance. Des pistes de solution Le RJCCQ rappelle que les entreprises en démarrage sont essentielles au développement de l’économie du Québec; elles «permettent à l’économie de se renouveler et de rester pertinente». Il croit donc nécessaire d’augmenter l’offre de la main-d’œuvre dans la province et, ainsi, de stimuler la création d’entreprises. Pour ce faire, il propose trois solutions: favoriser l’adéquation des formations offertes au Québec et faire connaître les opportunités de l’écosystème start-up; assurer la rétention des étudiants étrangers après leurs études; et offrir un soutien aux start-ups, entre autres avec de mesures subventionnant l’entrepreneuriat étudiant. Plusieurs pays comme l’Allemagne et la France ont développé des moyens de stimuler l’offre de la main-d’œuvre spécialisée. Le Québec fait aussi déjà certains efforts. Dans son étude, le RJCCQ propose quelques politiques, soit de subventionner l’embauche de doctorants chercheurs au sein de start-ups; de modifier les politiques d’immigration pour faciliter l’arrivée de talents qualifiés dans le secteur des technologies au Québec; et de subventionner la création d’entreprises innovantes par des étudiants. À la recherche d’employés Les petites et moyennes entreprises (PME) sont les plus touchées par la période actuelle de plein emploi, qui s’explique par une «forte création d’emplois et une diminution de la population active», peut-on lire dans l’étude du RJCCQ. Dans la région métropolitaine, maintes start-ups avouent que la recherche de talents est l’un de leurs plus grands défis. Il n’est pas facile pour elles de faire compétition avec les salaires et les avantages qu’offrent les grandes entreprises. Tel que l’explique le RJCCQ, le manque d’expérience de recrutement des entreprises en démarrage, l’absence d’un plan clair pour leur croissance, le peu d’outils d’évaluation et la spécificité de leurs besoins posent problème. Leur éloignement du milieu universitaire les désavantage aussi, les étudiants n’étant pas au courant des opportunités d’emplois dans leur milieu. «Le plein emploi affecte aussi la propension qu’ont les Québécois à se lancer en affaires», affirme l’étude du Regroupement. Puisqu’il est facile de trouver un bon emploi dans le marché actuel et que les coûts qu’engendre la création d’une entreprise sont élevés, la plupart abandonnent leurs idées entrepreneuriales, relève-t-on.