Le ministère défend l'autorisation d'une chasse contrôlée sur le site de General Dynamics

Une chasse contrôlée demeurerait la meilleure façon de réduire le nombre de chevreuils sur le site de General Dynamics. (Photo L'Information d'affaires d'ici : Denis Germain)
Pour le ministère des Ressources naturelles et des Forêts, la chasse contrôlée demeure la meilleure façon de contrôler la surpopulation de cerfs de Virginie sur le terrain de l’usine General Dynamics à Salaberry-de-Valleyfield.
Rappelons que General Dynamics dispose d’un terrain évalué à 5 km carrés qui s’étend de la rue Masson jusqu’au fleuve. On y évalue à 200 la population de chevreuils sur le site. La littérature scientifique mentionne que la densité de cerfs dans son habitat optimal devrait se retrouver à 25 chevreuils sur cette superficie.
«La chasse contrôlée demeure une méthode jugée plus efficace et qui permet de s’adapter à plusieurs contextes particuliers, indique Ève Morin Desrosiers, conseillère en communication à la Direction générale du secteur sud-est au ministère des Ressources naturelles et de Forêts. Cette méthode est reconnue pour son efficacité et est utilisée dans nombreux États et provinces de l’Amérique du Nord depuis plusieurs années. Le ministère a toujours préconisé la chasse contrôlée comme moyen de gestion en milieu urbain et périurbain.»
Cette façon de procéder permet de procéder à la sélection des chasseurs autorisés, à l’arme utilisée ainsi que la période et la durée.
Elle donne en exemple une chasse contrôlée élaborée par Conservation de la nature, propriétaire des îles des Rapides-de-Lachine, en collaboration avec le ministère, permet de réduire le cheptel de cerfs et préserver la biodiversité à l’île aux Hérons.
D’autres options coûteuses ou stressantes
La relocalisation et la stérilisation comportent des risques et des résultats mitigés selon Mme Morin Desrosiers. Le premier moyen apparaît comme une méthode efficace et humaine. Le déplacement artificiel d’animaux sauvages a aussi souvent été perçu comme responsable de l’introduction de nouvelles maladies ou parasites dans des populations. Ou expose les nouveaux «arrivants» à ces pathogènes.
«L’État de l’Utah a interrompu un projet pilote de relocalisation de cerfs visant à régler des conflits en milieu urbain en raison des risques de transmission de maladies, d’un taux de mortalité des cerfs relocalisés de plus de 50 % et du fait que cette méthode n’a pas changé significativement la perception du public envers les problèmes créés par les cerfs en milieu urbain, poursuit la conseillère en communication. Ils ont décidé d’opter plutôt pour une méthode létale de contrôle et le don de viande.»
Le déplacement, tout comme la stérilisation impliquent aussi plusieurs étapes coûteuses et stressantes pour les cerfs.
Acceptabilité sociale
L’entreprise campivallensienne a consulté le ministère afin de procéder à une évaluation des options de contrôle sur la gestion. Le tout avec les enjeux de sécurité et l’accessibilité au site qui se retrouve dans le quartier Nitro.
General Dynamics a mandaté une firme spécialisée avant de procéder. Un permis spécial, dit SEG, a été délivré pour cette opération. Le ministère l’octroie pour la capture d’animaux sauvages à des fins éducatives, scientifiques ou de gestion de la faune. Son titulaire doit respecter les conditions qui y sont associées.
La situation pourrait ressembler à celle vécue au parc Michel-Chartrand à Longueuil. Une situation qui a pris l’avenue judiciaire pour dénouer l’impasse. Mais la conseillère en communication n’y voit pas de lien.
«La chasse contrôlée est une méthode reconnue et permet de résoudre des problématiques de surabondance locale lorsque la chasse sportive normale ne permet pas de réduire les populations ou si cela est difficilement réalisable à cause des particularités du territoire, explique Mme Morin Desrosiers. Nous pouvons difficilement faire le parallèle entre les deux dossiers puisqu’il s’agit de cas différents. »