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La Résidence Napierville n’accueille plus de résidents semi-autonomes

le lundi 28 novembre 2022
Modifié à 14 h 17 min le 24 novembre 2022
Par Marc-André Couillard

macouillard@coupdoeil.info

La Résidence Napierville a ouvert ses portes en 1990. À l'époque, c'était alors le père des propriétaires actuelles et trois autres actionnaires qui étaient à la tête de l'entreprise. (Photo: Coup d'oeil - Marc-André Couillard)

La Résidence Napierville n’accueille dorénavant plus de résidents semi-autonomes, puisque ce servce n'est plus viable fiancièrement. Cette décision touche environ 25 résidents, qui en ont été avisés le 12 octobre. Ils devront déménager au plus tard le 15 avril 2023.

Collaboration spéciale - Journal Coup d'oeil

Cette résidence privée pour personnes âgées (RPA) comptait 43 chambres pouvant accueillir des personnes semi-autonomes. Ces résidents requièrent notamment l’aide de préposées pour réaliser leurs activités quotidiennes. On y trouve aussi 39 logements, des 3 1/2 et des 4 1/2, destinés aux résidents autonomes. Ces logements et les personnes qui y habitent ne sont pas affectés par ce changement de vocation. 

«Depuis un an, on regarde ce qu’on peut faire. On pensait que ça reprendrait. Ça nous attriste beaucoup, mais nous n’avons pas le choix, assure Danielle Janelle-Dubreuil, copropriétaire de la résidence avec sa sœur, Marie-Claude Janelle.Ce n’est pas une décision que nous avons prise de gaieté de cœur.» 

Le Résidence Napierville conserve son statut de résidence pour personnes âgées. Au-delà du 15 avril, les services d’animation et de surveillance, 24 heures par jour, continueront d’être offerts.

«Les résidents autonomes continuent d’avoir accès au crédit d’impôt, ajoute Mme Janelle-Dubreuil. Nous respectons toutes les normes et nous avons toutes les accréditations exigées par le gouvernement.» 

Décision d’affaires

Les propriétaires tenaient à annoncer publiquement ce changement de vocation de la résidence afin de faire taire de nombreuses rumeurs qui circulent sur les raisons qui ont mené à cette décision.

Elles demeurent propriétaires de la résidence et assurent qu’elle n’est pas à vendre. Par contre, elles estiment qu’elles ne sont plus en mesure d’accueillir des résidents semi-autonomes au-delà du 15 avril, puisque ce service n’est plus viable financièrement.

Différentes raisons ayant mené à cette décision sont invoquées par les copropriétaires. Elles citent la pénurie de main-d’œuvre, la hausse des coûts liés à la pandémie, une réglementation de plus en plus stricte, les nombreuses formations exigées par le gouvernement, ainsi que le faible nombre de résidents qui réclamaient ce service.  

«À un moment, nous avions jusqu’à 25 unités libres, précise Marie-Claude Janelle. Il y avait des départs, mais jamais de renouvellement. On encourage beaucoup les gens à demeurer à domicile, mais quand ils doivent finalement quitter, ils sont souvent trop malades pour venir dans un endroit comme ici.»

À cela s’ajoute le fait que pendant de nombreux mois, les familles n’étaient pas admises à l’intérieur, donc il leur était impossible de visiter les lieux lorsque venait le temps de faire le choix d’un milieu de vie pour leurs proches. 

D’autres services affectés

Ce changement de vocation implique aussi la fermeture de la cuisine, la fin de l’offre du service d’entretien ménager et la perte de 18 emplois. 

«Nous sommes à la recherche d’une solution pour offrir des repas après le 15 avril, souligne Mme Janelle. Ça pourrait être un traiteur ou encore quelqu’un qui loue la cuisine pour l’opérer. C’est la même chose pour l’entretien ménager. Une entreprise privée pourrait décider d’offrir ses services.»

Relocalisation

Les propriétaires assurent qu’elles ont toujours été en mesure d’offrir les soins et les services à leurs résidents semi-autonomes et qu’elles continueront de le faire jusqu’au 15 avril. 

Entre temps, en collaboration avec le Centre de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO), elles aident ces résidents à se relocaliser. 

«La plupart d’entre eux ont déjà trouvé un autre endroit où aller», assure Mme Janelle.

Plusieurs se dirigent vers le secteur de Saint-Jean-sur-Richelieu. Une dizaine d’entre eux ont déjà emménagé dans une autre résidence.

Droits des locataires

Après avoir été informé de la situation, le Comité logement Rive-Sud, un organisme de défense des droits des locataires, a publié un communiqué de presse, le 11 novembre, afin de rappeler aux locataires «qu’ils et elles ont des droits et qu’il est important de se renseigner pour les faire valoir». Ce Comité invite les locataires aînés(es) et/ou leur famille à communiquer avec eux s’ils rencontrent des problématiques avec les propriétaires.

Questionnée à ce sujet, Mme Janelle-Dubreuil s’est dite surprise et elle assure que toutes les démarches ont été faites dans le respect des règles. 

«Nous avons fait cela avec le chef d’équipe du CLSC, un gestionnaire au CISSSMO et l’inspectrice en certification, dit-elle. Tous les résidents ont reçu un avis d’éviction par écrit qu’ils ont signé. Nous n’avons rien à nous reprocher. Tout a été fait de manière conforme.»

Remerciements

Danielle Janelle-Dubreuil et Marie-Claude Dubreuil tiennent à remercier les résidents et leur famille pour leur confiance au cours de toutes ces années. 

«Nous sommes toujours là pour les personnes âgées autonomes qui veulent quitter leur maison pour un endroit paisible et sécuritaire, rappelle Mme Janelle. Nous avons présentement des logements qui sont libres et disponibles. Notre résidence est équipée d’un ascenseur et elle est protégée par un système de gicleurs. Nous offrons aussi un service de surveillance 24 heures par jour. »