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La production laitière caprine est sauvée

le mercredi 07 novembre 2018
Modifié à 12 h 15 min le 07 novembre 2018
Un texte de Myriam Laplante El Haïli - Collaboration spéciale de La Terre de chez nous Les producteurs de lait de chèvre peuvent crier victoire. Saputo et Liberté renouvellent non seulement leurs contrats d’approvisionnement, mais les volumes commandés sont «à peu près» équivalents à ceux des autres années. «Les producteurs étaient inquiets. Ils se [demandaient quels seraient] les volumes», indique le président des Producteurs de lait de chèvre du Québec Christian Dubé. Rappelons que Saputo et Liberté achètent respectivement 40% et 17% de la production laitière caprine locale. «On a réussi à convaincre les transformateurs qu’il y avait de l’avenir à acheter du lait de chèvre au Québec», poursuit le président. «Nous sommes heureux d’avoir conclu un accord qui va nous permettre de répondre à une demande croissante pour nos produits de lait de chèvre avec les producteurs», confirme Liberté. Besoins L’écoute des besoins des acheteurs a été le point de convergence entre les parties. Saputo estime que la qualité du lait est primordiale. Quant à Liberté, elle veut que la régularité des approvisionnements soit assurée à l’année. Sur ce dernier point, les éleveurs caprins pourraient envisager de revoir la logistique de transport pour prioriser le ramassage du lait de consommation, le produit phare vendu par Liberté. Les Producteurs de lait de chèvre ont l’intention de mettre sur pied une convention de transport avec les acheteurs. «On a un an pour réaliser ce qu’on a dit qu’on ferait», indique Christian Dubé. En 2019, les producteurs devront changer les façons de faire des vingt dernières années, tant dans les méthodes de production et de livraison que dans la communication avec les acheteurs. «En 2019, il faudra être plus en lien avec les exigences de l’industrie», dit le président. Prochaines étapes La couverture médiatique des dernières semaines semble avoir sensibilisé les consommateurs à la production laitière caprine québécoise. «Je pense qu’il ne faudrait pas lâcher ce morceau-là. Il y aurait peut-être un processus d’identification à améliorer concernant les produits de la chèvre, comme ça se fait pour ceux de la vache avec la vache bleue. On va avoir des devoirs à faire à ce niveau-là», confie Christian Dubé. Le conseil d’administration des Producteurs de lait de chèvre se réunira pour analyser les contrats, puis les producteurs seront rencontrés en assemblée générale spéciale vers la mi-novembre. Rien de ficelé avec Agropur Si la majorité des transformateurs se sont engagés auprès des Producteurs, rien n’est encore ficelé avec Agropur. Ce dernier a soumis ses propositions aux représentants caprins qui ont décidé de prendre le temps nécessaire pour les analyser. Le président voulait aussi avoir en main les engagements des autres acheteurs avant d’y répondre. Aux dernières nouvelles, Agropur continuera d’acheter du lait jusqu’à la fermeture de l’usine fromagère Damafro à Saint-Damase en avril. «On va le relancer et essayer de trouver une solution», indique Christian Dubé, sans vouloir en révéler davantage.