La fin d'une institution

AFFAIRES. Le club Vidéo VN, à Saint-Hubert, s'apparente à une institution sur la Rive-Sud: ses films rares et quelques centaines de milliers de VHS et DVD y attirent les cinéphiles d'un peu partout dans la région. Victime du changement d'habitudes des consommateurs, le commerce mettra cependant la clé dans la porte, le 15 juin.

Cela fait un an que la propriétaire du Club Vidéo VN, Kim Yen Le, tentait de vendre les locaux, ce qui est maintenant confirmé. Depuis un mois, le club tente de liquider ses films.

«Oui, c'est une décision difficile», admet Mme Le, à la tête du commerce depuis 35 ans.

Mais sussi difficile soit-elle, cette décision était toutefois inévitable. «Depuis quelques années, ça allait moins bien, note la propriétaire. J'ai dû mettre beaucoup d'argent; les taxes sont beaucoup trop élevées et il y a peu de revenus.»

La vidéo sur demande, Netflix et autres sites web y sont évidemment pour quelque chose. Les cinéphiles délaissent les clubs vidéo, qui ne peuvent tout simplement plus conserver leur clientèle.

Le club Vidéo VN avait pourtant de quoi se démarquer. «Les gens venaient de loin pour avoir une copie d'un film qu'on ne trouvait pas ailleurs sur le marché, ou pour des films plus vieux qu'on ne trouve qu'en VHS, explique Mme Le. Plusieurs clients me demandaient s'ils pouvaient acheter des films, mais je les gardais en location, parce que je savais qu'ils étaient rares.»

Étant donné la fermeture de l'entreprise, tout est maintenant à vendre. Certains des films qui n'auront pas trouvé preneur pourraient être achetés par un marché aux puces.