La fin de L’Incrédule
Le restaurant L’Incrédule fermera ses portes après 32 ans à être partie prenante du paysage de la rue Saint-Charles à Longueuil, et de la vie de ses résidents. Il offrira ses dernières tablées le 7 septembre.
«Mettre un terme à cette aventure constitue forcément «un pincement au cœur» pour la propriétaire Josée Latendresse. Elle avait pris les rênes de ce bistro de quartier qui appartenait auparavant à son mari Denis Lizotte, lorsque celui-ci est décédé en 2006.
«L’Incrédule a été son plus grand projet de vie [à M. Lizotte]. Déjà très impliquée, j’ai voulu poursuivre son œuvre après son décès», témoigne-t-elle.
Le nom L'Incrédule – un clin d'oeil à la rue Saint-Thomas qui longe le côté du bâtiment –, vient d'André Boyer, qui avait auparavant ouvert un resto-spectacle dans cette demeure.
«L’incrédule, c’est ma deuxième maison, image-t-elle aussi. J’y ai passé beaucoup de temps, et avec passion, car j’adore la restauration! J’ai eu 32 ans de magnifiques souvenirs, mais là je vais fermer, ralentir, me consacrer à mes autres emplois du temps et donner la chance à quelqu’un d’autre.»
Depuis la pandémie, L’Incrédule a connu un ralentissement. Le restaurant était demeuré fermé trois ans, car ce temps d’arrêt avait été l’occasion d’effectuer d’importants travaux de rénovation.
À la réouverture, «les habitudes avaient un peu changé. J’étais un restaurant un peu… up scale, si tu veux. On est peut-être dans un temps de récession où c’est plus difficile pour ces indépendants qui ont une clientèle qui vient moins fréquemment», expose Mme Latendresse.
Les premiers mois de 2024 ont été durs pour le milieu de la restauration au Québec, et L’incrédule n’a pas été épargné.
Le restaurant «a besoin d’être repensé différemment, avec une autre formule, croit Mme Latendresse, et je laisse ça à quelqu’un d’autre.»
«Comme on dit souvent, c’est relativement facile d’ouvrir un resto, mais le maintenir est un défi de tous les jours. C’est un monde difficile, un secteur qui est reconnu pour être un grand challenge, mais en même temps extrêmement excitant», relève la propriétaire.
Et la suite
Huit employés perdront leurs emplois, mais Mme Latendresse se dit convaincue que tous les membres de son «dream team» sauront rapidement rebondir. Elle nomme entre autres le chef Benjamin Roussel-Lavigne, son sous-chef Nicolas Morin, ainsi que Cyril et Charlotte, au service.
Si les temps sont durs pour la restauration et que la piétonnisation de la rue Saint-Charles a pu donner un coup de main, Mme Latendresse fonde beaucoup d’espoir en la Société de développement commercial Espace Saint-Charles.
«On a une reconnaissance de la Ville, c’est un interlocuteur important pour accélérer les intentions de rénover la rue, qui a besoin d’être mise au goût du jour», estime la femme d’affaires.
La fin de L’Incrédule signifie pour Mme Latendresse plus de temps pour se consacrer à son métier principal, consultante stratégique, mais aussi plus de temps pour elle, maintenant que ses fins de semaine seront complètement libres.
Considérant la carrière politique de celle qui a occupé le poste de conseillère municipale, qui a fondé le parti Longueuil Citoyen et qui a été de la dernière campagne à la mairie, la question s’imposait : le nom de Josée Latendresse sera-t-il de retour dans l’actualité en vue des élections municipales de novembre 2025?
La principale intéressée répond par la négative.
«Je suis beaucoup en appui à la politique municipale. J’appuie des villes, des élus, je fais des planifications stratégiques, comme consultante en développement organisationnel, explique-t-elle. J’aime ce rôle d’appui. Toute la connaissance que j’ai acquise en politique active et en campagne m’a permis d’utiliser ce talent aujourd’hui. On a beaucoup de jeunes aujourd’hui et c’est très intéressant, leur dynamisme. J’ai beaucoup de plaisir à les soutenir.»