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La fermeture d'une résidence oblige la relocalisation d'une vingtaine d’aînés

le jeudi 30 juin 2022
Modifié à 11 h 04 min le 28 juin 2022
Par Marc-André Couillard

macouillard@coupdoeil.info

À l'avant, les propriétaires de la Résidence Caroline, Brigitte Brunet et Yves Jeanson, qui soulignaient le 100e anniversaire de naissance d'une résidente. Le 4 mai, cette dernière a dû quitter être relocalisée, en raison de la fermeture de la résidence, qui était sa maison. (Photo : Coup d'oeil - Archives)

La Résidence Caroline, un milieu de vie où résidaient une vingtaine de personnes âgées, à Saint-Rémi, a été contrainte de fermer ses portes, le 1er juin, après que le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) ait annoncé que le contrat les liant n’était pas renouvelé.  

C’est avec beaucoup d’incompréhension que les propriétaires de la Résidence Caroline, Brigitte Brunet et Yves Jeanson, ont appris, le 18 mars 2022, que le CISSSMO avait décidé de fermer les portes de leur ressource intermédiaire. Il restait encore un an à leur contrat de cinq ans avec le CISSSMO. Ces derniers ont rencontré les familles pour leur annoncer qu’ils allaient fermer les portes le 1er juin, par crainte de perdre des employés et de ne pas être capables d’en embaucher de nouveaux. 

Ça fait mal à la région, à nos résidents, à nos employés et ça nous fait mal à nous aussi. Il n’y a personne de gagnant là-dedans.

Brigitte Brunet

«Nous voulions fermer le plus rapidement possible pour que les services que nous offrons soient bons jusqu’à la fin», explique Mme Brunet. 

Incompréhension

Le résultat de cette décision administrative est qu’une vingtaine de personnes âgées, qui habitaient à cet endroit, ont dû être relocalisées en différents endroits et 23 employés qui ont perdu leur emploi.

« On arrache 25 personnes âgées à leur milieu de vie, regrette M. Jeanson. Une résidente de 102 est partie en pleurs parce que c’était sa maison et les employés étaient sa famille. Elle est séparée de sa grande amie, avec qui elle jouait toujours aux cartes, parce qu’elle a été relocalisée dans une autre résidence. » 

Mme Brunet et M. Jeanson étaient propriétaires de cette résidence depuis huit ans. 

« On ne sait pas pourquoi notre contrat n’est pas renouvelé, déplore Mme Brunet. Les résidents sont très déçus et les familles sont sous le choc. Nous avions une belle équipe et ça marchait bien. »

Conformité

Mme Brunet assure qu’aucune plainte n’est à l’origine de cette décision.

Lorsque le CISSSMO leur a annoncé le non-renouvellement de leur contrat, une problématique architecturale a été évoquée.

« On nous a dit que les corridors n’étaient pas assez larges pour laisser circuler deux fauteuils roulants de large. Le bâtiment a été construit en 2005 pour y accueillir une ressource intermédiaire et on ne nous a jamais demandé d’y apporter des améliorations, dénonce M. Jeanson. L’immeuble est conforme, avec des gicleurs et de la climatisation centrale. Le CISSSMO voudrait qu’on ait plus d’espace pour recevoir des cas plus lourds, mais ce n’est pas notre vocation. »

Équipe

Le bâtiment n’était pas neuf, mais les propriétaires avaient fait le choix de dédier la plus grande part de leur budget à l’équipe soignante. 

« Notre ratio était d’une préposée aux bénéficiaires pour six résidents. Nous avions une équipe qualifiée, plaide M. Jeanson. La plupart d’entre elles ne veulent pas aller travailler ailleurs. Nous offrions des horaires flexibles et elles restaient parce que l’ambiance était bonne et parce qu’elles avaient le temps d’établir une connexion avec les personnes âgées. »