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Kayak Distribution pagaie à fond dans la vague du plein air

le mercredi 14 juillet 2021
Modifié à 0 h 00 min le 08 février 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Selon le propriétaire Marc Pelland, Kayak Distribution a connu sa plus grande croissance en temps de pandémie. (Photo: L'Information d'affaires d'ici - Denis Germain)

La pandémie a souri à l’industrie du plein air et le monde du kayak n’en fait pas exception. Pour l’entreprise longueuilloise Kayak Distribution, le confinement a fait grandir la compagnie de façon exponentielle, mais c’est sa croissance d’avant la pandémie qui a permis de pallier la forte demande.

«Quand tu te lances en affaires, c’est quand même drôle, tu as des consultants, des gestionnaires, toutes sortes de gens pour t’aider à réussir, illustre le propriétaire M. Pelland. Et tu te rends compte avec des phénomènes comme la pandémie que tu peux travailler comme un fou et tout faire comme il faut, ce sont souvent des choses hors de ton contrôle qui te propulsent.»

Le fabricant de kayak moyen et haut de gamme se portait tout de même plutôt bien avant la pandémie. La compagnie qui détient, en plus de son entrepôt dans l’arr. de Saint-Hubert, une usine en Chine ainsi que des entrepôts à Vancouver et en Europe du Nord, suivait une courbe de croissance régulière jusqu’en mars 2020.

Ce rendement l’a poussée à entreprendre des démarches pour agrandir la production, ce qui s’est avéré essentiel alors que la demande a explosé durant la pandémie.

«Ça peut être long dans le domaine manufacturier, parce que tu ne peux pas dire : "Ah! J’ai besoin d’un autre 40 000 pieds carré pis, boom!, t’as une bâtisse qui apparaît avec des employés formés avec des machines", expose l’entrepreneur. Il faut que toute la chaîne d’approvisionnement suive. Avoir les choses déjà en branle, ça nous a donné un énorme coup de main.»

Une vague vouée à se calmer
Selon Marc Pelland, l’engouement pour le plein air est à son plus fort, mais il ne sera pas éternel et le défi constitue à gérer la croissance actuelle, tout en demeurant prudent lorsque la vague se calmera. 

«On ne peut pas dire combien de temps ça va se maintenir, mais il reste qu’on n’est pas Google; des kayaks, tu peux n’en vendre qu’une certaine quantité», explique-t-il.

Il croit tout de même que l’essoufflement viendra plus tard dans son industrie que dans d’autres secteurs du plein air, comme le vélo.

«Je suis optimiste qu’elle va durer un peu plus longtemps parce que le kayak n’est pas la première ligne du plein air, analyse-t-il. Quand quelqu’un apprivoise le plein air, il va commencer par des bottes de marche, puis un vélo. Le kayak, ça vient après. Je regarde les gens autour de moi, il y a encore plein de monde qui n’ont pas de kayak, mais tout le monde a des bottes et tout le monde a des vélos.» 

Pas de secrets pour un bon kayak

Pour Marc Pelland, il n’existe pas de recette miracle pour créer un bon kayak. Selon lui, la bonne embarcation est celle qui va convenir à l’usager. 

«Il faut surtout savoir ce que tu veux faire, et en fonction de ça, prendre la bonne embarcation, suggère-t-il. Si tu veux juste flotter sur l’eau et manger un sandwich, tu n’as pas besoin d’un kayak sportif bien ajusté à toi. Après, si tu veux progresser, c’est plus important d’avoir un bon équipement. Mais en gros, si la personne est heureuse sur l’eau, elle a le bon kayak.»

C’est dans cette optique qu’il gère ses opérations, alors que la clé réside dans les attentes de l’acheteur. 

«La marque d’un bon fabricant en général, c’est qu’il fixe une attente envers son client et qu’il la rencontre ou l’excède, poursuit M. Pelland. Si tu regardes un kayak qui est objectivement sous la moyenne, mais que le vendeur n’a rien promis sauf qu’il n’est pas cher, l’évaluation va être la même qu’un kayak haut de gamme.»

«En fin de compte, ajoute-t-il, je le vois comme si on vend du plaisir. Si les gens s’amusent, bien on a atteint notre objectif.»