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Grève : la SQDC de Châteauguay ne lâche pas le morceau

le dimanche 18 septembre 2022
Modifié à 14 h 42 min le 16 septembre 2022
Par Jules Gauthier

jgauthier@gravitemedia.com

Les employés de plusieurs succursales du Grand Montréal sont venus soutenir leurs collègues de Châteauguay le 14 septembre. (Photo: Le Soleil - Jules Gauthier)

En grève générale illimitée depuis le 21 mai 2022, les vendeurs de la succursale châteauguoise tentent toujours d’obtenir une augmentation de salaire de la part de leur employeur. Ils étaient réunis ce mercredi 14 septembre devant l’établissement afin de continuer à faire entendre leurs revendications.

Depuis le début de la grève, nombreux sont les clients du point de vente de la Société québécoise du cannabis (SQDC) de Châteauguay à s’être retrouvés face à des portes closes, une longue file d’attente ou des horaires d’ouverture aléatoires.

Selon Maxime Couture, délégué syndical de la succursale du boulevard Saint-Jean-Baptiste, il y a une raison qui explique cette situation. « En ce moment, et ce, depuis le début du débrayage, les seules personnes qui peuvent travailler sont les gestionnaires, les conseillers à la vente ne peuvent pas travailler en raison de la grève générale illimitée ».

Pour cette raison, la direction de la SQDC a décidé de fermer des magasins temporairement afin de pouvoir donner des congés aux gestionnaires qui doivent assurer la charge de travail.

« C’est ce que je trouve dommage, ils préfèrent fermer leurs succursales pendant plusieurs jours et perdre de gros profits plutôt que de nous augmenter », dénonce M. Couture.

Dialogue de sourds

Malgré le litige qui perdure, la SQDC ne semble pas vouloir négocier affirme le jeune syndicaliste. « Ils nous ont proposé 19$ de l’heure en juillet mais c’est une offre que nous avons refusé avec le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Juste avant le début de la grève, les employés étaient payés 17,12$ par heure ».

Le délégué indique qu’ils ont demandé un salaire de 23$ de l’heure, mais l’offre n’a pas été acceptée par la direction. « Dans tous les cas, en bas de 21$ ou 20$, je ne pense pas que ça sera accepté », a-t-il ajouté.

Des rassemblements réguliers

Chaque semaine, des employés se retrouvent donc devant le magasin afin de manifester. Des conseillers des succursales de Saint-Hyacinthe, de Brossard, de Joliette, de Montréal et de St-Jean-sur-Richelieu étaient sur place le 14 septembre afin de soutenir leurs collègues de Châteauguay.

« Un grand rassemblement comme ça, ça donne plus de visibilité qu’une petite ligne de piquetage! » a confié Maxime Couture sous le bruit d’un klaxon de camion.

Le seuil de pauvreté

Le représentant syndical se demande pourquoi les conseillers de la Société des alcools du Québec (SAQ) ont un salaire de départ de 24$ de l’heure alors que les conseillers de la SQDC, qui est aussi une société d’État, ne sont qu’à 17$ de l’heure.

« Un temps plein à la SQDC, après imposition, fait environ 24 000$ et le seuil de pauvreté est situé à environ 28 000$ au Québec. On ne lâche pas donc, on va retourner au travail quand la SQDC va nous offrir une proposition sérieuse et responsable », a-t-il conclu.

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