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Fermetures chez Amazon : une « décision regrettable » mais qui laisse place à des opportunités

Il y a 12 heures
Modifié à 16 h 49 min le 23 janvier 2025
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Selon Julie Éthier, l’intention d’Amazon de recourir à des sous-traitants peut représenter d'intéressantes occasions d’affaires. (Photo: Le Courrier du Sud - Archives)

La fermeture du centre de tri et du centre de distribution d’objets de grande taille d’Amazon situés à Longueuil est une «décision regrettable pour les employés et les familles», soutient la leader en chef de DEL – Développement économique de l’agglomération de Longueuil Julie Éthier. L’organisation entend soutenir les travailleurs, alors que le secteur de la logistique et du transport est très fort dans l’agglomération de Longueuil.

Mme Éthier reconnait avoir été surprise par l’annonce de la fermeture des sept centres Amazon du Québec. «On n’en avait pas entendu parler en amont. C’est regrettable, c’est beaucoup d’emplois», soutient-elle.

Lors de l’implantation de ces deux centres à Longueuil, il était question d’environ 500 emplois. Tout porte à croire que le nombre d’emplois perdus est donc de cet ordre, mais Mme Éthier attend des précisions d’Amazon pour savoir combien de travailleurs ont été licenciés.

«Nous avons aussi demandé à Amazon quel était le profil de ces travailleurs. Dans les prochaines semaines, on veut travailler avec eux pour les aider à trouver un autre emploi», indique-t-elle.

DEL sera en lien avec Services Québec et le comité de reclassement qui sera mis sur pied. 

Le secteur de la logistique et du transport représente 200 entreprises et 10 000 emplois dans l’agglomération de Longueuil. «C’est certain que des entreprises seront intéressés par ces travailleurs, qui ont développé une expertise», avance-t-elle. 

Julie Éthier (Photo : gracieuseté)

DEL entend aussi mener un travail proactif, avec la Ville de Longueuil, pour que les espaces qui seront laissés vacants par le départ de la multinationale soient revitalisés et pour attirer des joueurs qui offriront des emplois de qualité. 

Mme Éthier s’est gardée de tenter d’expliquer ce qui aurait pu mener Amazon à fermer ses installations en sol québécois. «C’est une décision qui leur appartient en tout point. Et ce n’est pas notre rôle, chez DEL, d’expliquer cette décision. Note rôle est de trouver des solutions concrètes.»

Le président-directeur général de la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud (CCIRS) Jean-François Lévesque abonde dans le même sens.

«La Chambre s’assurera de travailler avec ses partenaires pour attirer et soutenir des entreprises innovantes et responsables, qui contribuent à bâtir une économie durable et résiliente pour la région. Nous croyons fermement au potentiel de la Rive-Sud et à la possibilité de transformer ce défi en opportunité pour notre communauté d’affaires.

Il se dit aussi «déçu» d’apprendre cette fermeture, qui représente une «situation difficile, particulièrement pour les employés et leurs familles qui font face à cette réalité».

Opportunités

Si les licenciements constituent d’évidentes répercussions négatives de cette décision, l’intention d’Amazon de recourir aux services de sous-traitants pour assurer le transport de ses colis sur le territoire, peut représenter d’importantes occasions d’affaires pour les entreprises d’ici.

«Je pense à Wiptec, ou encore Nationex, deux fleurons québécois situés à Longueuil qui pourraient saisir cette opportunité pour récupérer une partie du volume des colis», expose Julie Éthier.

Les commerçants locaux pourraient aussi regagner une partie du terrain, avec des solutions de transport plus rapide.

Tant ces fermetures que les menaces de tarifs douaniers qui planent en provenance des États-Unis font dire à Mme Éthier que, plus que jamais, les entreprises doivent changer leurs façons de faire. «Ça fait longtemps qu’on le dit : les entreprises doivent être moins indépendantes des chaines d’approvisionnement extérieures, davantage acheter local et diversifier leur marché.» 

Dans les suites de la grève au port de Montréal l’an dernier, Montérégie Économique a mis en place un service afin d’aider les entreprises d’ici à trouver des fournisseurs locaux. «Les entreprises doivent revoir leur modèle d’affaires, et nous sommes là pour les aider», insiste Mme Éthier.  

M. Lévesque, de la CCIRS, constate aussi que «l’actualité récente nous rappelle l'importance de diversifier et de solidifier notre tissu économique, notamment en ce qui a trait à la chaîne d’approvisionnement».