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Faire de la purée un produit accessible à tous

le mardi 09 mars 2021
Modifié à 9 h 42 min le 08 mars 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

La purée, ce n’est pas que pour les enfants. En créant son entreprise Épurée en 2018, Marco Gagnon souhaitait faire de cet accompagnement gastronomique que l’on retrouve dans tous les grands restaurants un produit accessible à tous les budgets et modes de vie. Diplômé de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), Marco Gagnon possède une douzaine d’années d’expérience en cuisine. Il a notamment travaillé pour le renommé Ritz-Carlton, à Montréal. Cela faisait longtemps qu’il souhaitait lancer sa propre entreprise. «Je me promenais en épicerie et je voulais aussi bien manger à la maison qu’au restaurant, relate-t-il. Je me disais: il y a du bon poulet, mais je le mange avec quoi? Pas tout le temps du riz blanc…» «Une fois que la purée est faite, ce n’est pas long de se faire à manger. Par exemple, si ma purée de betteraves est faite, je saisis un saumon, je saute des légumes, je mets une petite salade sur le dessus et en 15 minutes je suis prêt à manger», explique-t-il. Son entreprise, située à Longueuil, propose six saveurs de purées, soit pommes de terre, brocolis, champignons, betteraves, oignons caramélisés et carottes. «C’est de démocratiser la cuisine. Tu manges bien, ce n’est pas lourd, c’est santé, fait valoir l’entrepreneur. Tu n’as pas une tonne de vaisselle à faire. Tu passes du temps en famille. C’est aussi beaucoup de créativité; la purée, tu peux la mettre directement dans ton assiette, faire un potage...» Coup de cœur Marco Gagnon a remporté en 2020 le prix Coup de cœur au concours LADN Montérégie, qui récompense le dynamisme entrepreneurial. Un bel honneur pour l’homme de 35 ans. «C’est comme une tape sur l’épaule pour me dire de continuer», dit-il. La dernière année n’a pas été facile pour bien des entrepreneurs. Après son passage à l’émission de télévision Dans l’œil du dragon en 2020, M. Gagnon a vendu 500 purées en deux semaines. Il a toutefois éprouvé quelques problèmes avec les compagnies de livraison. Qui plus est, dans le moment fort de la pandémie, les épiceries ne voulaient pas de nouveaux produits. «J’ai essayé de me tourner vers le Web, de faire des partenariats avec d’autres gammes, de lancer des boîtes en ligne, etc. J’ai été chanceux parce que je loue un local à l’heure, donc je n’ai pas de bail. C’est ce qui m’a sauvé», reconnaît-il. «La prochaine tempête risque d’être simple comparée à ça, lance-t-il. C’est de rester dans l’expérience, de se dire que ça nous a fait grandir. Ça prend beaucoup de résilience. C’est dur, mais demain est une autre journée.» Entraide Avec Épurée, Marco Gagnon souhaite avoir un impact positif, tant au sein de la communauté que de l’environnement. Tous ses emballages sont recyclables et montés par des personnes handicapées à Saint-Jean-sur-Richelieu. Au cours de la dernière année, il a donné de ses purées à différents organismes en plus de s’être associé à la Fondation de l’ITHQ, pour qui il a amassé 1 800$ en vendant une boîte du temps des Fêtes en ligne. Dans le respect et le partage, il souhaite mettre de l’avant les produits locaux. «Je vends mes retailles de légumes à un fermier; il nourrit ses cochons avec. On va faire une boîte ensemble. Je vais vendre son porc avec ma purée sur Internet. Tout le monde met l’épaule à la roue», soutient-il.