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Économie: la Montérégie devrait retrouver son niveau d’avant la crise en 2021

le mercredi 28 octobre 2020
Modifié à 8 h 56 min le 28 octobre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La relance économique dans les régions urbaines comme la Montérégie devrait être plus rapide que celle de l’ensemble du Québec, selon une étude économique de Desjardins. La Montérégie devrait notamment retrouver dès 2021 son niveau d’activité économique d’avant la crise. En 2021, la Montérégie pourrait atteindre une croissance économique de 6,4%, soit légèrement au-dessus de celle de l’ensemble du Québec (6,3%), selon le Point de vue économique – Survol des régions urbaines du Québec en 2020-2021 de Desjardins, dévoilé ce mercredi matin dans le cadre d’un webinaire organisé par Desjardins et la Fédération des chambres de commerce du Québec. «La Montérégie devrait bien récupérer. Parmi les secteurs plus forts, on compte l’agriculture et le domaine alimentaire, qui devraient bien reprendre l’an prochain», détaille Chantal Routhier, économiste sénior, qui signe le rapport. La poursuite de vastes chantiers comme celui du REM ou du Solar Uniquartier à Brossard contribueront aussi à la relance de la région. En comparaison, les Laurentides devraient connaître une reprise plus lente, de l’ordre de 5%, en raison entre autres de la forte présence de l’aérospatiale, une industrie durement affectée par la pandémie. La région ne devrait ainsi retrouver son niveau d’avant la pandémie qu’en 2022. L’ensemble de ces prévisions pourraient être appelées à changer en regard de la tangente que prendra la pandémie ainsi que des impacts des mesures sanitaires en place dans les mois à venir. «Cela représente le risque le plus important à l’heure actuelle au chapitre des prévisions», mentionne le document. Télétravail Montréal et les villes avoisinantes s’en sortent mieux, entre autres car «la nature de leur structure économique, axée sur les services, a facilité le télétravail, ce qui a aidé les entreprises à s’adapter à la nouvelle réalité», indique le rapport. «Le télétravail a évité les mises à pied», ajoute Mme Routhier en entrevue. L’engouement pour le travail à la maison a également démontré qu’il n’est plus nécessaire d’habiter près de son lieu de travail, ce qui demeure de bon augure pour la poursuite des projets immobiliers. «La demande est soutenue», retient Mme Routhier. Baisse de croissance en 2020 Pour l’année 2020, les données de croissance sont sans surprise dans le négatif. En Montérégie, l’année devrait se terminer avec une croissance en baisse de 5%, alors que celle du Québec est évaluée à -4,8%. «Lors du confinement du printemps, l’activité économique a été arrêtée, entraînant un recul de l’emploi et une hausse du chômage. L’emploi a ensuite reparti, mais loin du sommet d’avant la pandémie», relève Chantal Routhier. La restauration, le tourisme et l’hébergement ont été les secteurs les plus affectés, et la reprise du commerce de détail demeure difficile. Chômage La Montérégie et les régions urbaines bénéficieront probablement de cette même légère avance sur l’ensemble du Québec en termes de reprise du marché de l’emploi. Par ailleurs, l’année 2020 pourrait se terminer avec un taux de chômage de 8,6% pour la Montérégie, alors qu’il était à 4,1% en 2021. Considérant qu’il a atteint 14,2% lors du deuxième trimestre de l’année, cette donnée est tout de même encourageante, analyse Mme Routhier. En 2021, le taux de chômage devrait avoisiner les 6,5%. Population croissante Autre facteur qui contribue à la vitalité économique de la Montérégie : la croissance de la population. Il s’agit de l’une des cinq régions où la croissance est la plus importante, à 0,8% en 2020-2021, selon l’Institut de la statistique du Québec. Toutefois, comme ailleurs au Québec, cette croissance sera appelée à ralentir. «Le vieillissement démographique s’accélère, c’est-à-dire qu’il y a plus de décès que de naissances. La croissance s’appuie donc sur la migration, mais la migration ne pourra régler tous les problèmes; un plafond sera atteint, explique Chantal Routhier. Le défi d’attraction et de rétention de main-d’œuvre sera encore super important.» Pour 100 employés qui quittent le marché du travail vers la retraite, 73 combleront ces postes, selon l’indice de remplacement projeté en 2021. En 2006, l’indice de remplacement était de 97 en Montérégie. Par ailleurs, l’analyse du marché résidentiel démontre que le nombre de transactions en Montérégie chutera de 3% en 2020, pour afficher une croissance du même ordre l’an prochain. Quant à la variation du prix de vente moyen des propriétés, elle subira un mouvement inverse. De 5,5%, il passera à 2,5%. «À 5,5%, ça faisait 9 ans qu’il n’y avait pas eu de croissance aussi importante, évoque Mme Routhier. Il y a toujours un essoufflement, c’est le retour du balancier. C’était difficile de maintenir des taux aussi élevés.»    

72% des entreprises de la Montérégie affectées par la pandémie

Un peu plus de 70% des entreprises et organisations de la Montérégie estiment que la pandémie a eu un impact négatif sur leur organisation, selon un sondage effectué par l’Observatoire de la Fédération chambres de commerce du Québec (FCCQ). Le sondage, dévoilé par le président-directeur général Charles Milliard lors d’un webinaire ce 28 octobre, révèle aussi que les principaux impacts de l’actuelle crise sont le report ou l’annulation d’événements ainsi que la baisse des ventes, aux yeux de 60% des répondants. La baisse de la demande est identifiée quant à elle comme le principal défi de 48% d’entre eux. L’engouement pour le télétravail demeure indéniable, alors qu’il est implanté dans 83% des entreprises sondées.