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Développement domiciliaire à l’ancien Camping Koa : la mairesse Brosseau tranche en faveur

Il y a 20 heures
Modifié à
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

La mairesse Andrée Brosseau a accordé son veto pour permettre les changements réglementaires nécessaires qui pourront mener à un développement domiciliaire sur le site de l'ancien camping Koa. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Devant un conseil divisé, la mairesse de Coteau-du-Lac a fait pencher la balance dans le dossier du Camping Koa. Sous prétexte que le projet est «très, très avancé», elle a voté en faveur des modifications nécessaires à des règlements d’urbanisme qui permettront l’éventuelle construction de quelque 240 portes sur le terrain situé sur la route 338.

Les conseillers Alain Laprade, François Décosse et Alain Legros ont voté en faveur des modifications des règlements d’urbanisme et de l’intégration d’un plan particulier d’urbanisme (PPU) dans le secteur connu comme les surlargeurs du Canal de Soulanges. Celui-ci est compris entre l’autoroute 20, l’emprise du canal et la route 201. 

M. Laprade, élu lorsque le projet a été présenté une première fois en 2019, a évoqué être balancé entre les citoyens qui ne sont pas d’accord avec le projet et les besoins de logements à Coteau-du-Lac.

«La Ville est tellement engagée dans le processus depuis tellement longtemps que, aujourd’hui, de ne pas donner notre approbation, ça mettrait la Ville à risque de poursuites», a-t-il argumenté.

De l’autre côté du spectre, les conseillers Isabelle Lemay, Christine Arsenault et Patrick Delforge se sont opposés aux modifications règlementaires.

«Malheureusement, je ne veux pas être responsable, encore, d’un développement qui va être, je ne vous dirait pas tout croche, mais je ne sais pas ce que ça va donner», a lancé la conseillère Lemay.

240 portes

Ces ajouts réglementaires, le PPU et une éventuelle concordance avec le schéma d’aménagement de la MRC de Vaudreuil-Soulanges pourront donc mener au développement du site. 

À la consultation publique du mois d’août, il était question de 285 portes. Depuis, avec la nouvelle zone en conservation de 27 006 pieds carrés ajoutée, on parle davantage d’environ 240 portes.

D’une superficie de quelque 700 000 pieds carrés, la construction de duplex, de triplex et d’édifices multilogement, dont un qui pourrait comporter 22 portes, est projetée sur le site.

Pouvoir légal non exploré

Depuis la consultation publique du mois d’août, le conseil de ville a rencontré les représentants du Mouvement d’action régional en environnement (MARE) et le Regroupement de citoyens pour la protection des milieux humides de Coteau-du-Lac. Des représentations ont été faites auprès du promoteur qui a apporté les modifications présentées plus haut. 

Martin Legault du MARE a suggéré de faire le lien entre l’avocat municipal et d’autres spécialisés avec la Loi 39. Celle-ci octroie aux municipalités du pouvoir pour protéger des milieux naturels sans craindre de poursuites. Cette option n’a pas été retenue.

«Certains conseillers auraient aimé aller voir un avocat spécialisé, mais son nous a dit qu’on se devait d’aller avec nos avocats. Pour ça, je suis déçue», a laissé savoir Christine Arsenault.

La chaise des générations

Andrée Brosseau a dû justifier son choix lors de la période des questions. Elle a rappelé que le projet avait obtenu un engagement favorable de la part de la Ville. 

À propos de la Loi 39, elle a laissé entendre qu’elle serait étudiée pour d’autres terrains à Coteau-du-Lac. 
Le conseiller Patrick Delforge a été cinglant vis-à-vis la mairesse lors de cette séance. Il a rappelé la chaise des générations, symbole de sensibilisation à l’environnement, léguée par des enfants.

«C’est de l’hypocrisie politique totale, a-t-il lancé. Quand les petits jeunes sont venus ici, on ne les a même pas écoutés. Je ne sais pas, honnêtement, comment vous allez l’expliquer la chaise des générations.»

Une représentante de Mères au front, organisme qui parraine l’idée, a laissé savoir à Andrée Brosseau que son groupe allait revenir avec des enfants pour lui demander ce qu’elle avait fait pour l’environnement.