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Des solutions diverses à la pénurie de main-d’oeuvre

le mardi 07 mai 2019
Modifié à 8 h 03 min le 07 mai 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

La pénurie de main-d’œuvre qui affecte l’économie québécoise se fait également ressentir en Montérégie, où le ministère de l’Emploi dénote plus de 19 000 postes à combler. Quelles solutions sont envisagées par diverses instances pour combler ces emplois ? En voici un aperçu. Jean Boulet, ministre du Travail, emploi et solidarité sociale Lors d’une récente rencontre avec les partenaires du marché du travail de la Montérégie, le ministre Boulet a présenté divers éléments du Plan d’action gouvernemental visant à combler quelque 142 000 emplois d’ici 2021. Ce Plan se penche sur quatre principaux fronts d’intervention visant à favoriser l’augmentation de la main-d’œuvre. Le ministre Boulet mise d’une part sur l’intégration des travailleurs, à commencer par ceux issus de l’immigration, de même que les femmes, les personnes judiciarisées, les travailleurs handicapés, ceux provenant des communautés autochtones, sans oublier les jeunes. Le Plan gouvernemental mise également sur les changements technologiques, avec l’objectif d’accompagner les salariés vers une meilleure adaptation aux nouvelles façons de faire. La question de la formation se veut aussi d’une grande importance dans l’optique d’orienter et d’intégrer de façon harmonieuse les étudiants vers des domaines d’avenir. L’augmentation de la productivité s’ajoute aux interventions du ministère, afin de combler le retard que connaît le Québec face à l’Ontario et aux pays de l’OCDE, notamment. Cela passe par la robotisation, le développement des technologies de l’information, la recherche et développement et l’acquisition de nouveaux équipements plus performants. Denis Hamel, Conseil du patronat du Québec Dans une entrevue accordée à l’Information d’Affaires d’ici, le vice-président Politique de développement de la main-d’œuvre au Conseil du patronat du Québec, Denis Hamel, aborde la pénurie de main-d’œuvre en lien avec le Plan d’action du ministère du Travail. [caption id="attachment_2770" align="alignnone" width="300"] Denis Hamel, vice-président Politique de développement de la main-d’œuvre au Conseil du patronat du Québec. (Photo Gracieuseté)[/caption] Outre le recours aux travailleurs immigrants et le renouvellement de la population québécoise (les jeunes représentent 1 travailleur sur 2), M. Hamel met l’emphase sur la main-d’œuvre déjà en place mais parfois sous-utilisée, comme les personnes handicapées, les Autochtones, ou encore les travailleurs expérimentés, qui ont pris leur retraite et qui pourraient revenir sur le marché du travail. Pour ce qui est de l’Immigration, «on prévoit 40 000 immigrants permanents et autant d’immigrants temporaires, est-ce que ce sera suffisant pour combler les besoins, seul l’avenir nous le dira, mais si notre économie continue de bien aller, on n‘aura pas assez de tous ces gens et faudra trouver d’autres solutions», estime M. Hamel. Chambre de commerce et d’industrie de la Rive-Sud Les États généraux tenus au printemps 2018 en présence de nombreux chefs d’entreprises et dirigeants d’organismes de développement économique a permis d’explorer diverses pistes de solutions à la pénurie de main-d’œuvre. La première est de faciliter l’accès des travailleurs immigrants. À cet égard, on souhaite un allègement des procédures et une réduction des délais pour ceux-ci; la création d’un guichet unique afin de faciliter les jumelages employeurs-employés; ou encore faciliter l’octroi et le renouvellement des permis de travail. L’innovation est aussi un facteur à retenir, que ce soit en termes de rétention des employés à l’aide de mesures comme un service de garde, un gym et autres, avec le télé-travail, ou dans le partage de l’expertise des employés. Des mesures visant la formation des décrocheurs, comme des visites en entreprises ou des programmes emploi-études sont aussi à considérer.