Cinq ans après : ce que la pandémie a changé pour la santé publique

Bilan humain, apprentissages scientifiques et enjeux de résilience collective

Cinq ans après le « Québec sur pause », la Dre Julie Loslier, directrice de la santé publique de la Montérégie, revient sur les premiers mois de la crise sanitaire, mais surtout sur les enseignements que la pandémie a légués au réseau de la santé.

Depuis décembre 2019, la santé publique surveillait l’émergence du virus. Les mois qui ont suivi ont été marqués par une mobilisation sans précédent : réunions quotidiennes, décisions difficiles (comme la fermeture des écoles et l’instauration du couvre-feu), et navigation dans l’inconnu. « Chaque jour, on en apprenait davantage, mais on prenait des décisions majeures sans certitudes », explique-t-elle.

Aujourd’hui, la Montérégie bénéficie d’un système de vigie renforcé, d’une population plus sensibilisée, mais aussi d’un héritage complexe : hausse des problèmes de santé mentale, fatigue pandémique et remise en question du lien de confiance avec les institutions. Elle souligne que les jeunes adultes sont les plus touchés psychologiquement et que les conséquences à long terme restent à déterminer.

Enfin, elle rappelle que la santé publique est désormais mieux préparée, mais qu’elle dépend encore d’une surveillance nord-américaine, notamment celle des États-Unis, qui s’effrite. Grippe aviaire, rougeole, zoonoses, maladie de Lyme : de nouveaux virus guettent, et l’expérience de la COVID-19 reste précieuse.

« Les impacts collatéraux sont majeurs… mais on a pris les meilleures décisions avec les données disponibles. » – Dre Julie Loslier

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