Opinion
Trucs pour investir à la bourse

Chronique - Savoir vendre

le vendredi 15 mars 2024
Modifié à 13 h 53 min le 15 mars 2024
Par Hugo Bélanger

hugo@hugobelanger.com

(Photo Pixabay)

Vendre des actions en bourse peut être incroyablement difficile sur le plan psychologique en raison de divers facteurs qui influent la prise de décision des investisseurs. Trois figures notables dans le monde de l'investissement, Warren Buffett, Peter Lynch et William O'Neil, ont tous partagé leurs perspectives sur cette question.

Warren Buffett, l'un des investisseurs les plus réussis de tous les temps, a souvent souligné l'importance de la discipline émotionnelle dans l'investissement. Il a mis en garde contre le piège de céder à la peur et à l'avidité, qui peut souvent conduire à des décisions impulsives sur le marché. Lorsque les actions subissent une baisse, les investisseurs peuvent être en proie à l'aversion aux pertes, ce qui les pousse à conserver leurs positions dans l'espoir que les prix remontent. Buffett a souligné l'importance de rester concentré sur les fondamentaux des sociétés, plutôt que de réagir de manière excessive aux fluctuations à court terme du marché. Il a également recommandé d'acheter lorsque d'autres sont craintifs et de vendre lorsque d'autres sont avides, soulignant ainsi la nécessité d'une perspective contraire et d'une discipline émotionnelle.

Peter Lynch, ancien gestionnaire de fonds chez Fidelity Investments, est également connu pour son approche pragmatique de l'investissement. Lynch a souvent abordé le défi psychologique de vendre des actions, en particulier lorsque les investisseurs sont attachés émotionnellement à leurs investissements. Il a décrit cette situation comme étant "accroché à vos perdants". Lynch a souligné que les investisseurs ont parfois du mal à vendre des actions en perte parce qu'ils espèrent qu'elles se redresseront à l'avenir, même si cela va à l'encontre du raisonnement financier. Cette tendance est alimentée par l'aversion aux pertes et le désir de récupérer ce qui a été perdu. Lynch a conseillé aux investisseurs de se concentrer sur les faits et d'évaluer objectivement la situation financière de l'entreprise plutôt que de laisser leurs émotions dicter leurs décisions de vente.

William O'Neil, fondateur de l'Investor's Business Daily et auteur du best-seller "How to Make Money in Stocks", a mis en lumière l'importance de suivre les tendances du marché. O'Neil a souligné que les investisseurs devraient se méfier des signaux de retournement du marché et être prêts à vendre leurs actions si la tendance commence à s'inverser. Il a noté que les investisseurs ont souvent du mal à vendre des actions lorsqu'elles sont en hausse parce qu'ils espèrent tirer davantage de gains. Cependant, cela peut les exposer à un risque accru si la tendance se retourne brusquement. O'Neil a recommandé d'avoir des règles strictes de gestion des risques et de respecter les points de sortie prédéterminés pour limiter les pertes et protéger les gains. O'Neil recommande aux investisseurs de vendre leurs actions si elles chutent de 7 à 8 % en dessous de leur prix d'achat initial.

En outre, la peur de regretter une décision de vente peut également jouer un rôle significatif dans le processus de prise de décision des investisseurs. Ils peuvent craindre de vendre une action trop tôt et de manquer des gains potentiels si le cours de l'action continue de monter. Ce phénomène, connu sous le nom de regret anticipé, peut inciter les investisseurs à retarder la vente, même lorsque des signaux indiquent que cela serait prudent.

La psychologie des investisseurs est également influencée par des biais cognitifs tels que la surconfiance et l'ancrage. La surconfiance peut amener les investisseurs à surestimer leurs capacités à prédire les mouvements du marché, les incitant ainsi à conserver des actions plus longtemps que nécessaire. L'ancrage, quant à lui, se réfère à la tendance à s'accrocher à des informations initiales lors de la prise de décision, ce qui peut conduire à une sous-estimation des risques et à une surévaluation des gains potentiels.

J’ai recensé 5 peurs face à la vente d’action :

Attachement émotionnel : Les investisseurs peuvent développer un attachement émotionnel à leurs actions, ce qui rend difficile la décision de les vendre même lorsque cela est financièrement prudent. Ils peuvent être attachés à l'idée de posséder une partie d'une entreprise ou être réticents à abandonner une action dans laquelle ils ont investi du temps et des efforts pour la sélectionner.

Aversion aux pertes : Les individus ont tendance à ressentir la douleur des pertes plus intensément que le plaisir des gains équivalents. Cette aversion aux pertes peut conduire les investisseurs à retarder la vente d'actions en perte dans l'espoir qu'elles se redressent, même si cela va à l'encontre d'une décision financièrement rationnelle.

Peur de rater : Les investisseurs peuvent craindre de vendre leurs actions et de manquer des gains potentiels supplémentaires si les prix continuent de monter après la vente. Cette peur de rater peut les inciter à conserver leurs positions plus longtemps que nécessaire.

Incertitude sur le timing : Déterminer le moment optimal pour vendre des actions peut être difficile. Les investisseurs peuvent hésiter à vendre de peur de manquer un pic de prix potentiel ou de vendre trop tôt avant une hausse future.

Pression sociale et médiatique : Les influences extérieures telles que les conseils des pairs, les opinions des médias financiers et les prévisions du marché peuvent également influencer la décision de vendre des actions. La peur de paraître d’avoir pris une mauvaise décision ou de subir des critiques peut rendre difficile pour les investisseurs de prendre des décisions de vente objectives.

En résumé, vendre des actions en bourse peut être très difficile sur le plan psychologique. Les conseils de Warren Buffett, Peter Lynch et William O'Neil mettent en évidence l'importance de la discipline émotionnelle, de l'objectivité et de la gestion des risques dans la prise de décision en matière d'investissement. En surmontant ces obstacles psychologiques, les investisseurs peuvent améliorer leurs performances et atteindre leurs objectifs financiers à long terme.