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Chimie, pétrochimie, raffinage et gaz: les femmes sont sous-représentées

le samedi 23 février 2019
Modifié à 7 h 30 min le 23 février 2019
Le comité sectoriel québécois de la main-d'œuvre de la chimie, de la pétrochimie, du raffinage et du gaz (CoeffiScience), avec le soutien de Suncor, a rendu public la semaine dernière le tout premier rapport sur la place des femmes dans l'industrie. Avec environ 600 entreprises et 21 000 travailleurs, l'industrie de la chimie, de la pétrochimie, du raffinage et du gaz est un puissant moteur de l'économie du Québec. Pourtant, le rapport démontre que seulement 30% de ses emplois sont occupés par des femmes, comparativement à la moyenne provinciale de 48%. Qui plus est, lorsque l'on considère seulement les métiers de production, généralement les mieux rémunérés, cette proportion descend à seulement 17%. Face à cet enjeu, les leaders de l'industrie - Suncor, Chimie ParaChem, Entreprise Indorama PTA Montréal et Greenfield Global - se sont jointes à CoeffiScience pour poser des gestes concrets. Objectifs communs Le rapport constitue la première étape de cette mobilisation du secteur. Il regroupe l'ensemble des données portant sur l'intégration des femmes dans l'industrie et servira à outiller CoeffiScience et ses partenaires dans l'atteinte d'objectifs communs, soit l'augmentation de la proportion de femmes dans le secteur et l'accès aux emplois les mieux rémunérés. «Nous croyons fermement qu'améliorer la représentativité des femmes au sein de métiers traditionnellement masculins du secteur contribuera non seulement à la croissance sur le plan économique, mais également aux avancées technologiques, environnementales et scientifiques de l'industrie, affirme le directeur général de CoeffiScience Guillaume Legendre. Le secteur ne fait pas exception à la règle et fait également face au défi du recrutement de la main-d'œuvre. Selon nous, la diversité en milieu de travail fait partie intégrante de la solution.» Principaux constats La recherche universitaire sur le sujet ainsi que les échanges avec les représentants du milieu démontrent que de fausses perceptions et la méconnaissance des métiers et de la réalité du travail en entreprise sont parfois à la base d'une certaine réticence des femmes à faire carrière dans l'industrie. D'une part, on les perçoit comme des métiers lourds, demandant une grande force physique et présentant d'importants risques. D'autre part, le secteur est également vu comme un milieu d'hommes dont il est difficile de faire partie. «Réussir une carrière, trouver un équilibre entre le travail et la vie familiale et se démarquer dans un domaine historiquement dominé par les hommes n'est pas chose simple, affirme Caroline Montplaisir, ingénieure et vice-présidente de la raffinerie Suncor de Montréal. Il reste encore du travail à faire pour accroître la présence des femmes dans notre secteur industriel, mais avec cette démarche, nous sommes définitivement sur la bonne voie.» Engagements de CoeffiScience CoeffiScience s'applique activement depuis plusieurs années à améliorer la représentativité des femmes dans l'industrie, par divers programmes et implications. À la lueur de son rapport, le comité sectoriel intensifie ses efforts et s'engage à poser plusieurs actions concrètes, soit: faire vivre des expériences scientifiques et en gestion de procédés à environ 250 élèves du secondaire; présenter aux élèves du secondaire des animations scolaires modernisées qui brisent les mythes quant à l'industrie et aux métiers traditionnellement masculins; informer les professionnels de l'orientation scolaire quant aux métiers du secteur en tentant de rétablir les perceptions erronées qui circulent au sujet des carrières de l'industrie; et informer les acteurs du milieu dans le but de générer une réflexion au sein des 600 entreprises de l'industrie quant aux actions à poser à l'interne afin de faire progresser la situation actuelle. Quelques faits saillants du rapport
  • Il y a plus de femmes au sein de l'industrie parmi la relève (moins de 45 ans) que parmi les travailleurs plus âgés (55 ans et plus).
  • Entre 2006 et 2016, on remarque une progression des femmes dans l'ensemble de l'industrie, ainsi que dans ses principaux métiers, à l'exception des chimistes, où l'on constate une réduction de 8%.
  • Bien qu'on observe une légère diminution des inscriptions aux programmes collégiaux en chimie depuis 2013, la proportion de femmes se situe dans la zone paritaire (45% pour l'année scolaire 2017-2018). Toutefois, les femmes obtiennent leur diplôme dans une moins grande proportion. On peut donc déduire qu'elles font face à un plus haut taux d'abandon ou se réorientent plus fréquemment dans d'autres programmes scolaires.
Pour consulter le rapport: https://coeffiscience.ca/images/files/Me%CC%81moireFemmes.pdf. (Source: CoeffiScience)